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Russie

"Il y a des cadavres qui gisent à même le sol": un député ukrainien décrit "l'enfer sur Terre" à Marioupol

Cadavres au sol, coupure d'eau et d'électricité, bâtiments détruits... Un député ukrainien raconte sur BFMTV la situation "critique" à Marioupol, bombardée par les forces russes depuis des semaines.

À Marioupol, ville assiégée par les forces russes, la situation se dégrade de jour en jour. Après des semaines de bombardement, des chars russes sont entrés dans la ville portuaire ce mardi, où 200.000 personnes sont toujours bloquées. Selon les autorités, deux bombes superpuissantes ont à nouveau touché la commune ce mardi.

"Il ne serait pas démesuré de dire que Marioupol représente l'enfer sur Terre", a déclaré sur BFMTV le député de Marioupol Iaroslav Zheleznyakn, qui a dû se réfugier à Kiev. "Il y a des nouveaux missiles qui tombent à longeur de journée, et ont détruit tout ce qui n'a pas encore été détruit. Vous avez vu comment l'hôpital pour enfants a été détruit... le théâtre..."

Une ville jonchée de cadavres

Le parlementaire ukrainien décrit une situation humanitaire catastrophique dans cette ville coupée du monde, où les habitants qui restent sont terrés dans des sous-sols sans ressources ni communications. "Chaque jour, les gens essaient de survivre parce que sur place il n'y a pas de vivres, pas de nourriture, pas d'eau, pas de chauffage. Il n'y a aucune aide, même pas de liaison mobile", explique-t-il.

"Il y a des cadavres qui gisent à même le sol, nous ne pouvons pas les compter, nous les enterrons dans des fosses communes comme on le faisait pendant la Seconde Guerre mondiale", déplore encore Iaroslav Zheleznyak, qui raconte que sa soeur a pu quitter la ville il y a seulement quelques jours.

Cet Ukrainien raconte également qu'en raison de la coupure des moyens de communication, il n'a pas pu communiquer avec sa soeur restée à Marioupol pendant "presque trois semaines".

Les autorités ukrainiennes ont annoncé mardi un nouvel effort pour évacuer les civils coincés dans cette ville du sud. Trois couloirs humanitaires devaient être ouverts entre la ville de Zaporojie et des localités proches de Marioupol, que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de "tout simplement détruire".

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV