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"La sororité, tu t'en souviens?" Sandrine Rousseau critiquée après son parachutage aux législatives

Sandrine Rousseau le 19 septembre 2021 à Paris  - Sameer Al-DOUMY / AFP
Sandrine Rousseau le 19 septembre 2021 à Paris - Sameer Al-DOUMY / AFP

Comme un air d'ancien monde. Europe-Écologie-Les Verts a validé la candidature de Sandrine Rousseau à Paris pour les législatives dans le 13ème arrondissement, au grand dam de certains membres du parti, qui lui reprochent son attitude.

"Le problème, c'est que sa critique des vieilles pratiques politiciennes s'est révélée en totale contradiction avec ses agissements. (...) C'est de l'insincérité, de la bonne vieille politique à la papa (...). Quand elle choisit de s'imposer là où une femme travaille un territoire depuis une dizaine d'années, cela m'amène à lui dire 'la sororité, tu t'en souviens?'", lance Claire Monod, une membre de l'équipe de Yannick Jadot, dans les colonnes de Marianne.

Une circonscription gagnable

Si cette militante est méconnue du grand public, elle a été la candidate du parti en 2017 dans cet arrondissement du Sud parisien. Cette architecte de profession a également remporté les deux consultations internes récentes pour lesquelles les militants étaient invités à désigner leur candidat.

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Mais le parti a pris une autre décision le 20 mars dernier en décidant d'accorder finalement cette circonscription, jugée gagnable, à Sandrine Rousseau. La pilule passe d'autant plus mal que cette dernière a fait toute sa carrière d'élue locale et travaille à Lille.

Alors qu'elle avait un temps envisagé d'aller aux législatives dans sa ville, l'économiste a finalement rétropédalé. Pas question pour elle d'affronter Ugo Bernalicis ou Adrien Quatennens, deux députés la France insoumise bien implantés. En plus du risque de perdre, Sandrine Rousseau n'a pas souhaité se fâcher avec Jean-Luc Mélenchon, avec qui elle entretient de bonnes relations.

Évincée de la campagne

Autre option un temps sur la table: La Rochelle, où elle a passé une partie de son enfance. Mais battre le député Olivier Falorni, qui était parvenu à gagner face à Ségolène Royal en 2012, lui semblait trop compliqué, comme le rapporte Libération.

Le choix de ce parachutage dans la capitale est d'autant plus surprenant que Sandrine Rousseau a été exclue de la campagne de Yannick Jadot pour des propos peu amènes début mars.

"Nos grands stratèges politiques sont juste nuls! Je deviens folle! Ils se plantent sur tout. C’est un gâchis (...) Zemmour ou Macron imposent un récit. Nous, on vend des chaudières!", s'était-elle insurgée lors d'un déjeuner rapporté par Le Parisien.

Sandrine Rousseau "hypnotise, paralyse, terrorise"

Pour justifier ce retournement de situation, Claire Monod avance une explication au vitriol.

"Que fait-elle? Elle hypnotise, paralyse, terrorise. Si elle s'en sort aussi bien, c'est qu'elle a créé une immense confusion dans le parti et que beaucoup ont peur de prendre la parole, notamment par crainte d'être taxés de sexime", juge la militante écologiste auprès de Marianne.

Du côté de Sandrine Rousseau, on assume.

"À partir de septembre, mes trois enfants seront à Paris et mon mari y travaille", se justifie-t-elle à Libération.

Prendre la tête du parti à l'hiver prochain

L'économiste explique également vouloir battre "un sortant macroniste", le député Buon Tan.

En cas de victoire, Sandrine Rousseau pourrait bien viser la direction du parti écologiste lors du prochain congrès à l'hiver prochain.

"On pèsera sur l’avenir de ce parti. Ce qui s’est passé entre les deux tours des primaires, c’est-à-dire le retournement contre moi des cadres d’EELV, laissera des traces. Tant au sein du parti que parmi les sympathisants dont beaucoup se disent révoltés", avancait encore la politique au Parisien à l'automne dernier.

Article original publié sur BFMTV.com