Epidémie Covid-19 : plus de 3 000 classes fermées en France et le masque fait son retour

Comme en population générale, le nombre de cas positifs au Covid ne cesse d'augmenter depuis une semaine chez les élèves et chez les professeurs. Conséquences : des classes ferment par manque de personnel et les directeurs d'écoles encouragent enseignants et enfants à remettre le masque.
La rédaction avec AFP - 25 mars 2022 à 09:03 | mis à jour le 25 mars 2022 à 09:03 - Temps de lecture :
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Photo Jean-Francois FORT/AFP
Photo Jean-Francois FORT/AFP

De plus en plus d'élèves et d'enseignants positifs au Covid-19, des classes fermées par manque de remplaçants, des masques qui refont surface dans les classes...

Comme dans la population générale, l'épidémie n'en finit pas en milieu scolaire, les parents sont « exténués » et les enfants « perdus ».

Depuis deux semaines, les 12,8 millions d'élèves du premier et du second degrés ont tombé le masque en classe. Toutefois, il reste « fortement recommandé », en intérieur, à partir de 6 ans, pour les personnes contacts à risque durant les 7 jours après la survenue du cas confirmé ainsi que pour les cas confirmés durant les 7 jours suivant leur période d'isolement, selon le protocole actuel.

Seule une décision préfectorale, en cas de cluster local, pourrait obliger le retour du masque sur le nez et la bouche des élèves.

A la fin de semaine dernière, le ministère de l'Education nationale faisait état de 3 184 classes fermées pour raison de Covid en France, contre 2 693 une semaine avant. Ce vendredi, le ministère de l'Education nationale fait état de 3 080 classes fermées.

Photo capture d'écran
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C'est reparti pour un tour

« Le nombre de cas positifs au Covid ne fait qu'augmenter depuis une semaine chez les élèves et les profs, c'est reparti pour un tour », s'inquiète Guislaine David, la secrétaire générale du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Et qui dit cas de Covid dans la classe dit retour préconisé du masque. « On se retrouve alors avec des élèves qui le portent de nouveau et d'autres non. Certains enfants n'y comprennent plus rien », lance Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa.

Les directeurs d'école, très exposés depuis le début de la crise sanitaire, sont à nouveau dans une « position délicate » où ils doivent « habilement » inciter les familles à remettre le masque en cas de cas positif dans une classe, soulève Olivier Flippo, à la tête d'une école élémentaire à Cergy (Val-d'Oise).

Plusieurs écoles préconisent le port du masque

Pour Isabelle, maman à Paris d'une fillette en CP, « c'est non ». « J'ai reçu un mail de la directrice nous invitant à masquer de nouveau nos enfants car il y a un cas dans la classe. Ma fille de 6 ans a eu le Covid il y a deux mois, ça suffit, je refuse de lui imposer ça », martèle la mère de famille de 41 ans, « exténuée » par tous ces protocoles depuis deux ans.

Depuis une semaine, plusieurs écoles en France ont ainsi préconisé le port du masque, notamment dans le Nord ou en Bretagne, zones dans lesquelles l'épidémie est forte. « On l'enlève, on le remet, on ne sait plus, on est perdus », lance Stella, adolescente en classe de troisième en Bretagne. Après deux années de Covid, les parents d'élèves sont « circonspects. On a cru arriver au bout du tunnel et en fait on recule, il y a donc une fatigue généralisée », affirme Laurent Zameczkowski, porte-parole de la fédération de parents d'élèves Peep. « On a même eu le cas d'un parent devenu à force laxiste, envoyant sciemment son enfant positif en classe », raconte un enseignant de maternelle, sous couvert d'anonymat. « Sa petite fille de 4 ans est venue me voir en me disant "tu sais maître, j'ai la vilaine maladie, comme mon frère" », affirme cet enseignant qui rappelle au passage que « les enfants ne mentent jamais ».

Quatre enseignants sur six ont déclaré en même temps le Covid

Comme pour les vagues précédentes, le bon fonctionnement des écoles repose sur le remplacement des enseignants absents pour cause de Covid. « Même avec le recours aux enseignants des listes complémentaires depuis janvier pour assurer les remplacements, c'est trop juste, donc on ferme les classes », note Guislaine David. Les élèves peuvent être répartis dans d'autres classes, mais dans la limite des capacités d'accueil. « Dans notre école, quatre enseignants sur six ont déclaré en même temps le Covid cette semaine, on a donc dû fermer les quatre classes car c'était impossible de répartir les élèves, trop nombreux », raconte Nathalie, enseignante dans une école maternelle près de Paris. « C'est double peine : c'est une plaie pour les parents qui doivent s'organiser et les enfants sont pénalisés par une école en pointillé depuis des mois », regrette-t-elle.