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Reportage

Afrique du Sud: une marche en soutien aux immigrés après des manifestations xénophobes

En Afrique du Sud, plusieurs centaines de personnes se sont réunies dans le centre-ville de Johannesburg ce samedi matin 26 mars pour exprimer leur solidarité avec les immigrés africains. En effet, depuis le début de l’année 2022, plusieurs groupes organisent des rassemblements dans la ville et dans les townships pour dénoncer la présence d’immigrés illégaux.

Des participants à la marche contre la xénophobie en Afrique du Sud, samedi 26 mars 2022, à Johannesburg.
Des participants à la marche contre la xénophobie en Afrique du Sud, samedi 26 mars 2022, à Johannesburg. © SIPHIWE SIBEKO/REUTERS
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Avec notre correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès

Une fièvre xénophobe touche l'Afrique du Sud, encouragée par le taux de chômage qui touche un tiers de la population. Mais ce samedi, un contre-mouvement a tenu à faire entendre la voix de ceux qui soutiennent leurs voisins du continent.

À 21 ans, Naomi ne comptait pas rester les bras croisés, face à la nouvelle vague de xénophobie que connaît son pays : « Je pense que c’est surtout un manque d’information qui pousse à se battre contre les mauvaises personnes, plutôt que contre ceux qui sont les vrais responsables de la destruction de notre pays. Les gens sont frustrés, vraiment, et ils pensent qu’il faut trouver un responsable, mais, selon moi, ils ne rejettent pas la faute sur les bonnes personnes. »

La foule diverse et cosmopolite a défilé dans le quartier de Hillbrow, ces mêmes rues où un mois plus tôt, l’« opération Dudula » avait fait de même pour manifester contre la présence de sans-papiers.

Mouvement de solidarité

Selon le ministère de l’Intérieur, le pays compte près de 4 millions d’étrangers, tout statut confondu.

Janet Munakamwe est originaire du Zimbabwe et elle est à la tête d’un réseau pour la diaspora africaine :« Le système est très bureaucratique et restrictif et il est vraiment difficile pour les migrants d’être régularisés en Afrique du Sud. Aujourd'hui, je suis très touchée et impressionnée qu’il y ait cette forme de solidarité. »

Et pour Alfred Moyo, président du groupe « Kopanang Africa » à l’origine de la marche, la police ne peut pas rester sans rien faire lorsque des groupes s’en prennent aux immigrés : « Car nous avons des lois en Afrique du Sud, et n’importe qui ne peut pas se s’improviser "justicier", et aller chez les gens, demander leurs papiers, et lister les sans-papiers, c’est complètement injuste et illégal, et on ne peut pas accepter que cela continue. »

Lors de la journée sud-africaine des droits de l’homme, le président Cyril Ramaphosa avait condamné dans un discours ces actes xénophobes, mais les manifestants réclament désormais des actions plus concrètes.

Nhlanhla Lux Dlamini, à la tête du mouvement « opération Dudula » et qui a mené des manifestations contre les étrangers du début d’année, a par ailleurs été interpellé vendredi 25 mars. Il est accusé d’être entré par effraction dans une maison de Soweto, lors d’une de ses opérations de sécurité.

►À lire aussi : Vers des quotas de travailleurs étrangers pour certains secteurs d'emplois en Afrique du Sud ?

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