FEMMES - “Ce qui peut arriver régulièrement lorsque je suis dans un bar spécialisé dans la bière et que je passe ma commande, c’est que le serveur va me demander plusieurs fois si je suis sûre de savoir ce que je veux. Parce qu’attention, celle-ci est forte, celle-là, il y a du fruit dedans, mais elle n’est pas sucrée.” Ces situations agacent Anaïs Lecoq. Et pour remettre un peu à leur place tous ceux qui peuvent penser que les femmes et la bière n’ont rien à voir ensemble, elle a écrit un livre.
Dans Maltriarcat, quand les femmes ont soif de bière et d’égalité, publié le 3 mars aux éditions Nouriturfu, la journaliste fait un retour historique sur la place de la gent féminine dans l’industrie de la bière. “Quand j’ai un peu découvert la place vraiment essentielle des femmes dans ce milieu depuis l’Antiquité jusqu’à la révolution industrielle, je me suis qu’il fallait en parler”, précise-t-elle au HuffPost LIFE, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.
Pour apporter ce regard historique, Anaïs Lecoq s’est plongée dans de nombreux ouvrages. Elle est partie à la recherche de petites anecdotes en lien avec les femmes et la bière. C’est ainsi que la journaliste apprend que, durant l’Antiquité, ce sont nos ancêtres féminines qui la brassent, car “c’était une tâche domestique”. La bière est alors considérée comme une boisson familiale que l’on consomme, et ce même dès le plus jeune âge.
La bière, l’argent... les hommes
À cette époque, les bières ne se conservent pas bien. Quand les femmes produisent trop de bière, elles se mettent à vendre le surplus. C’est de cette manière qu’elles ont progressivement gagné de l’argent. La boisson se vend sur le pas de la porte ou dans les cabarets. Petit à petit, les bars apparaissent. Comme l’argent coule à flots, les hommes s’y intéressent de plus en plus.
Puis les hommes commencent à brasser, à monter des brasseries et à vouloir évincer les femmes qui produisent de la bière. Elle donne l’exemple suivant: “en Angleterre, au 15e siècle, il y a une brasseuse qui s’appelle Christine Colmere. Son voisin qui était brasseur a répandu la rumeur dans le village qu’elle avait la lèpre. Ça a causé la fermeture de sa brasserie puisque plus personne ne lui prenait de la bière alors que c’était totalement faux.”
Depuis, les femmes restent en retrait de l’industrie. Enfin, pas tout à fait. Bien décidées à reprendre leur place, certaines d’entre elles ont monté leur propre brasserie, dégustent la bière et deviennent expertes ou encore sont cavistes. “Elles sont présentes. Elles n’attendent pas qu’on leur laisse la place. Elles prennent leur place.”
À voir également sur Le HuffPost: La recette de cette bière a été réalisée par un robot