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ENVIRONNEMENT

En Antarctique, une vague de chaleur provoque l'effondrement d'un bloc de glace de la taille de New York

Écrit par Alexandra Milhat
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Dans une région de l'Antarctique de l'Est, auparavant épargnée par le réchauffement climatique, un gigantesque bloc de glace s'est totalement désintégré.

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Les scientifiques sont très inquiets. Ce mois de mars, l'Antarctique a connu une véritable vague de chaleur, avec des températures enregistrées à 30 degrés au-dessus de la moyenne. Le 18 mars, celles-ci ont atteint -11,5°C, tandis qu'en temps normal elles se situent à -49°C. Cette inquiétante conséquence du réchauffement climatique a également provoqué l'effondrement d'un bloc de glace de 1200 km2, baptisé Conger, de la taille de New York.

C'est la première fois, depuis l'histoire de l'humanité, que cette région de l'Est de l'Antarctique connaît un effondrement de banquise. Celui-ci a été capturé par des images satellites, tweetées notamment par la géologue de la NASA Catherine Colello Walker, le 25 mars dernier. Elle affirme qu'il s'agit de l'un des événements les plus importants de la région, depuis l'effondrement du bloc de glace Larsen B, en 2002.

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Pas encore d'impact sur l'élévation du niveau de la mer

Les blocs de glace et les plaques de glace flottantes attachées à la terre mettent des milliers d'années à se former. Ils agissent comme des digues, retenant la neige et la glace qui, en leur absence, se déverseraient dans l'océan, provoquant la montée des mers.

Selon Matt King, directeur du Centre australien d'excellence en science antarctique à l'Université de Tasmanie, l'effondrement des blocs de glace en eux-mêmes ont peu d'impact direct en termes d'élévation du niveau de la mer. "Ceux-ci flottent déjà, donc leur rupture ne fait rien d'autre que refroidir l'océan", précise-t-il. En revanche, les scientifiques surveillent de près la déstabilisation de la glace terrestre, suite à cet effondrement.

L'évolution du bloc de glace Conger, du 22 février au 21 mars 2022. @NASA
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Des événements climatiques comparables à la canicule de 2020 en Australie

Entouré de vastes océans et protégé de l'air chaud par les vents, l'Antarctique réagit plus lentement au changement climatique que l'Arctique, qui se réchauffe trois fois plus vite que le reste du monde. Au cours du siècle dernier, même si l'Est de l'Antarctique s'est à peine réchauffé, certaines régions ont cependant été touchées. Ainsi, le continent a perdu en moyenne 149 milliards de tonnes de glace par an de 2002 à 2020, selon la NASA. La désintégration du bloc de glace Conger est le dernier exemple des changements en cours. De nombreux scientifiques ajoutent cependant que celui-ci a commencé à s'amincir depuis plusieurs décennies.

En outre, la semaine dernière, une rivière atmosphérique a déversé beaucoup d'air chaud ainsi que de la pluie - et non de la neige - sur certaines parties de l'Est. Ces événements climatiques sont "de la même ampleur que la terrible canicule en Colombie britannique durant laquelle la station de Lytton a pulvérisé le précédent record national canadien avec 49,6 °C le 30 juin 2019, avant d’être détruite par les flammes", indique Météo France, qui ajoute qu'ils sont également comparables "à la canicule de janvier 2020 an Australie, ayant conduit à des feux de forêt plus destructeurs que jamais, ou encore la canicule de juin 2020 en Sibérie où on a enregistré 38 °C".

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