« Je l’ai jeté dans la cuvette » : enquête sur la non prise en charge de la fausse couche en France
Enquête L’arrêt naturel d’une grossesse est un événement fréquent, subi par 200 000 Françaises chaque année. Une épreuve qui ébranle autant physiquement que psychologiquement. Pourtant, sa prise en charge est très loin d’être à la hauteur
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Un matin, Mélanie découvre des traces de sang dans sa culotte. Pour cette trentenaire enceinte de deux mois et demi, cette vision est glaçante. Son corps se tétanise, ses pensées se bousculent. Dans les minutes qui suivent, elle avertit son mari, attrape son sac et tous deux partent aux urgences de l’hôpital de Montbéliard. Là-bas, ils attendent, longtemps. Puis, dans une salle d’examen sans âme, une interne pose une sonde d’échographie sur le ventre légèrement rebondi de Mélanie. La sensation est froide. Un son irrégulier, à peine perceptible, se fait entendre. C’est celui de battements de cœur. Là, « comme s’il s’agissait d’une évidence », l’interne dit : « Vous faites une fausse couche. Ça n’est pas viable. »
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Longtemps Mélanie se souviendra de ces mots crus, de ce ton sans compassion, de ce « ça » qui laisse entendre qu’on parle d’un simple objet. C’est d’abord un choc, une douleur indicible pour ce couple qui se projetait dans une parentalité et qui pensait, comme beaucoup, qu’une fausse couche n’arrive qu’aux autres. Pourtant, les chiffres sont vertigineux. Selon une étude publiée dans la revue médicale « The Lancet » en avril 2021, 15 % des grosse…
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