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Le général Éric Vidaud va quitter ses fonctions de manière imminente, en raison, notamment, de ce qui a été jugé comme une insuffisance de ses services sur l'invasion russe en Ukraine, a appris l'AFP de sources militaires et proches du dossier. Jeudi 31 mars, une source militaire a confirmé le départ immédiat du patron de la Direction des renseignements militaires (DRM), conformément à une information du site L'Opinion. Ce dernier cite une source interne au ministère des Armées évoquant des « briefings insuffisants » et un « manque de maîtrise des sujets ».
Selon la source militaire contactée par l'AFP, la DRM était dans le viseur de l'état-major des armées depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Mais la DRM « fait du renseignement militaire sur les opérations, pas sur l'intentionnalité », a-t-elle estimé. Les productions du service concluaient que la Russie avait les moyens d'envahir l'Ukraine. « Ce qui s'est passé lui donne raison », a-t-elle fait valoir.
Selon une autre source militaire interrogée par l'AFP et qui a, elle aussi requis, l'anonymat, le départ du haut gradé faisait l'objet de rumeurs depuis quelques jours au sein de l'armée. Mais il était question qu'un autre poste lui soit confié, ce qui n'aurait finalement pas été le cas. « On ne peut pas résumer ce changement à la seule situation ukrainienne. Il est aussi question de réorganisation du service », a souligné pour sa part une source proche du dossier. Le général Vidaud avait été nommé à ce poste l'été dernier, en provenance du Commandement des opérations spéciales (COS). Mais sa nomination avait été le fruit de jeux de chaises musicales qui avaient fait du bruit au sein de la communauté militaire.
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La France « défaillante »
Début mars, peu après l'invasion de l'Ukraine par les forces russes, le chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard, avait admis dans le journal Le Monde des divergences d'analyses entre Français et Américains sur la question d'une possible invasion de l'Ukraine. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l'Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d'autres options » pour faire chuter le président Volodymyr Zelenski, avait-il reconnu.
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De fait, les Américains, ayant obtenu du renseignement de très grande qualité sur les préparations russes, avaient décidé, plusieurs semaines avant l'invasion, d'en publier une partie pour tenter notamment de faire pression sur le président russe Vladimir Poutine. « Le renseignement américain a battu la mesure et a utilisé le renseignement comme un moyen de pression. Cela marque le retour du renseignement comme levier de communication politique », a expliqué à cet égard à l'AFP Alexandre Papaemmanuel, professeur à l'Institut des études politiques (IEP) à Paris et spécialiste du renseignement.
« La France fait de même. Elle dit en interne, au sein de la communauté et au reste du monde, qu'elle a été défaillante », a-t-il ajouté. Mais il estime pour autant que la DRM ne saurait être la seule à blâmer et qu'elle souffre en particulier de moyens insuffisants, d'un problème d'image et d'une organisation des services en silos. « C'est un peu facile de blâmer la DRM. On l'apprécie quand elle est discrète et ne fait pas de vague et elle intrigue quand elle commence à montrer qu'elle existe », a regretté le chercheur. Pour autant, a-t-il conclu, « l'avertissement est pour l'ensemble de la communauté. Il faut être performant et être au rendez-vous de l'ensemble des menaces ».
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Il manque Jack Ryan à la DRM…
Ce n’est pas un commentaire « à charge », c’est mon opinion suite à mon intérêt d’amateur pour le sujet. Il y’a quinze agences de renseignement américaines avec des moyens colossaux. En effet tout ce qui est technique, satellite, interceptions de données militaires, économiques, surveillance des moyens de communication numérique etc. …est très efficace notamment en renseignement purement militaire opérationnel, ou objectifs très précis. Mais la masse d’information recueillie est fabuleuse et dans l’attente de l’Intelligence artificielle forte, à un certain moment, notamment pour le renseignement prédictif (le plus intéressant pour moi) politique, économique, activités de réseaux terroristes etc. Doit intervenir le travail de traitement des données, de synthèse, d’analyse, qui ne peut être fait par une machine mais par un analyste très bien formé. Même si les algorithmes y compris les plus récents, prédictifs, aident il ne peuvent se substituer à l’homme. . C’est en fait le plus difficile. Il semble que là soit le problème. Sinon, tous les échecs des renseignements américains, notamment pendant des années et encore dernièrement en Afghanistan ne s’expliqueraient pas. Mais vous avez aussi raison, le renseignement est éminemment politique, d’où son exploitation en fonction des objectifs politiques, surtout aux USA.
Loulou1936, je pense que vous avez raison. Manifestement les Américains ont bénéficié de renseignements d'origine humaine, sans doute ukrainienne (ils travaillent avec eux depuis 2015) mais aussi biélorusse voire russe. Par aileurs il ne faut pas s'en prendre à nos services qui n'ont pas les moyens de couvrir toute la planète. En revanche, je pense que ça a mair dé à propos de l'irruption de Wagner au Mali. Mais à quel niveau ? Armée, rens ou... Elysée ?