Cameroun Libération de cinq employés de MSF enlevés il y a un mois

Capturés le 24 février par des hommes armés dans l'extrême-nord du pays où opèrent des groupes djihadistes, ils ont été relâchés au Nigeria voisin.
Le Bien Public - 31 mars 2022 à 13:02 | mis à jour le 31 mars 2022 à 14:15 - Temps de lecture :
Les employés de MSF avaient été enlevés à Fotokol, au Cameroun, où le groupe Boko Haram attaque régulièrement civils et militaires. Photo d'archives Sipa/AP Photo/Edwin Kindzeka Moki.
Les employés de MSF avaient été enlevés à Fotokol, au Cameroun, où le groupe Boko Haram attaque régulièrement civils et militaires. Photo d'archives Sipa/AP Photo/Edwin Kindzeka Moki.

Leur captivité aura duré cinq semaines  : trois travailleurs humanitaires de Médecins sans Frontières (MSF), une Franco-Ivoirienne, un Sénégalais et un Tchadien, ainsi que deux gardes de sécurité camerounais, ont été libérés, annonce ce jeudi l'ONG. Enlevés dans la nuit du 24 au 25 février par des hommes armés dans l'extrême-nord du Cameroun, ils ont été libérés au Nigeria voisin, précise MSF.

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Ils avaient été capturés à Fotokol, à proximité de la frontière nigériane, une région où les groupes djihadistes Boko Haram et Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) attaquent régulièrement civils et militaires. Les ex-otages ont été « emmenés en lieu sûr », précise l'ONG sans révéler les circonstances de leur libération.

« Sains et saufs »

« Nous sommes heureux de retrouver nos collègues sains et saufs », a réagi Stephen Cornish, le directeur général de MSF. Les ex-otages avaient été enlevés par des hommes armés qui s'étaient introduits au domicile de MSF.

« Rien ne permet de lier cet acte aux attaques de Boko Haram. Nous ne savons pas si c'est un simple vol qui a mal tourné. Un coffre-fort a été ouvert », avait déclaré, au moment de l'enlèvement, un responsable camerounais de l'administration locale. Les autorités camerounaises appellent indistinctement Boko Haram le groupe du même nom originaire du Nigeria ou sa branche dissidente de l'Iswap, qui a fait allégeance à l'EI.

Fotokol se trouve près du lac Tchad, vaste étendue d'eau et de marécages qui étend ses rives dans quatre pays : Tchad, Niger, Cameroun et Nigeria. Boko Haram et l'Iswap ont installé leurs repaires dans certains des innombrables îlots dont est parsemé le lac.

Repaire de djihadistes

Les djihadistes conduisent régulièrement des attaques contre les militaires et les civils dans les quatre pays dans cette zone. Elles se sont multipliées ces derniers mois, les groupes armés profitant de leur connaissance de ce terrain marécageux. L'Iswap a consolidé son emprise sur ces territoires ces derniers mois dans la région après la mort d'Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, dans des combats entre les deux groupes rivaux.

L'insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria avant de se propager dans les pays voisins. Depuis, plus de 36 000 personnes (principalement au Nigeria) ont été tuées, et 3 millions ont dû fuir leur domicile, selon l'ONU. L'Iswap, lui, est issu, en 2016, d'une scission de Boko Haram, auquel il reproche notamment le meurtre de civils musulmans.

Les activités des deux groupes djihadistes a conduit les pays de la zone à constituer une force militaire commune, la Force multinationale mixte (FMM), qui associe des soldats du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Niger. Six soldats de la FMM, quatre Nigérians et deux Nigériens, avaient péri en décembre 2021 dans le bassin du lac Tchad lors d'une opération de ratissage qui a également fait 22 morts côté djihadistes, selon les autorités.