Sebastião Salgado : "L'eau est essentielle, et on est en train de la perdre"

Le photographe Sebastiao Salgado ©AFP - Ludovic MARIN
Le photographe Sebastiao Salgado ©AFP - Ludovic MARIN
Le photographe Sebastiao Salgado ©AFP - Ludovic MARIN
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Aqua Mater, une exposition de photographies en noir et blanc de Sebastião Salgado, sur le thème de l’eau et de l’écologie sur le parvis de la Défense s'ouvre ce vendredi : Sebastião Salgado photographe franco-brésilien est l'invité de 6h20

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La nouvelle exposition de Sebastião Salgado prend place dans une immense structure en bambou, en plein coeur du quartier de la Défense. "J'ai beaucoup de chance d'avoir cet espace, un pavillon fixé au milieu du béton, de l'acier, du verre... il n'y a pas de verdure. Le parvis de la Défense est l'un des endroits les plus arides que j'ai vus, et ce pavillon est une sorte de fleur de bambou", explique le photographe internationalement reconnu.

"J'ai été invité par les organisateurs à exposer dans ce pavillon de bambou", explique-t-il. A l'intérieur, il présente une série de photos sur le thème de l'eau piochées dans ses archives : "Il y a une grande diversité de temps, il y a plus de 40 ans de photos montrées, dans plus de 25 pays : l'Ethiopie, la Papouasie, les États-Unis, l'Antarctique... Et à chaque fois, il y a de l'eau. Parfois en abondance, parfois c'est le manque d'eau que l'on voit", raconte-t-il. L'exposition est accompagnée par la musique de François Bernard Mâche qui a composé "une symphonie sur l'eau".

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Pour Sebastião Salgado, cette exposition est militante, car "l'eau est un élément esssentiel, et on est en train de la perdre. On perd toutes les forêts du monde, or ce sont les forêts qui sont les seules capables de tenir l'humidité au sol. C'est très important que les Français viennent voir cette exposition, pour voir qu'ils sont privilégiés, à avoir de l'eau de très haute qualité qui arrive dans leur maison par un robinet, tandis qu'il y a, dans cette exposition, des gens qui attendent toute une journée pour boire un tout petit peu d'eau", dit le photographe, qui affirme être devenu écologiste au fil du temps.

Avec l'institut Terra, qu'il a fondé, il visait à l'origine la plantation d'une forêt, et "peu à peu, on est devenus vraiment écologistes, et très activistes" notamment sur la cause amazonienne. "Je suis optimiste, je crois que l'humanité toute entière est en train de se réveiller, on commence à avoir des alliés partout", dit-il, car selon lui les Brésiliens seuls n'y arriveront pas – tout en espérant que le président Bolsonaro sera poussé hors du pouvoir au moment des prochaines élections.

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