Vauderens (FR) – Un agriculteur fait appel au roi des animaux pour contrer le loup

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Vauderens (FR)Un agriculteur fait appel au roi des animaux pour contrer le loup

Pour protéger son troupeau de moutons, un paysan de la Glâne a opté pour une solution radicale: il a acquis un jeune fauve, qui se révèle très efficace dans le rôle de lion de berger.

Thorgal s’est facilement adapté à la vie dans la campagne fribourgeoise.

Thorgal s’est facilement adapté à la vie dans la campagne fribourgeoise.

V. Vaucher

Tous les jours, elle prend le même chemin pour se rendre au travail. À 7 heures tapantes, Béatrice sort de la petite maison où elle vit depuis quatorze ans, à Vauderens (FR). Elle emprunte alors une petite route qui traverse une ferme située quelques centaines de mètres plus loin. Chemin faisant, cette vendeuse de 36 ans a l’habitude de jeter un coup d’œil aux poules, aux moutons, aux vaches et à leurs petits veaux coulant des jours heureux sur l’exploitation. Une routine qui lui permet de commencer la journée du bon pied.

Un matin de la semaine dernière, le train-train quotidien de Béatrice a été chamboulé par une rencontre surréaliste: dans l’enclos des moutons, un lion dormait comme un bienheureux. «Je suis restée sans voix pendant un bon moment», raconte la Fribourgeoise. Et pourtant la vendeuse n’a pas été victime d’une hallucination: c’est bel et bien Thorgal, jeune fauve de tout juste 2 ans, qui a pris ses quartiers à la ferme. Sa mission? Dissuader le loup de s’en prendre aux ovins de l’exploitation et, tant qu’à faire, jouer le rôle de lion de berger.

Acclimatation rapide

«Plusieurs de mes collègues agriculteurs ont connu des pertes considérables après des attaques de loup. Comme les chiens de protection ne font pas toujours le poids face à ce prédateur, j’ai opté pour une solution radicale», explique David Pietrolungo. C’est grâce à sa solide amitié avec le directeur du zoo d’Abruzzo, à Chieti (I), que l’agriculteur de 42 ans a pu acquérir Thorgal, jeune lion au comportement particulièrement familier. Arrivé en terres glânoises au début du mois, l’animal s’est rapidement acclimaté, tissant une improbable relation de confiance avec les moutons de la ferme.

Si cette amitié naissante entre le lion et le troupeau semble effarante, elle ne surprend pas l’homme qui a vu naître Thorgal. Et pour cause, l’animal est venu au monde dans une région réputée pour ses chiens de berger. «Depuis tout bébé, il a côtoyé des animaux qu’un prédateur comme lui boulotterait en temps normal. Il a été élevé parmi les moutons et les considère comme ses semblables», explique Mario Bellucci, directeur du parc animalier d’Abruzzo. Le job de lion de protection coulant de source pour Thorgal, aucun dressage ni entraînement spécifique n’a été nécessaire.

Un contrat avec l’abattoir régional

Quelques approximations sont certes encore à corriger, mais le fauve parvient déjà à bien se faire respecter des ovins, qu’il ne semble effectivement pas avoir envie de croquer. Il faut dire que le fauve est bien nourri, ce qui représente un budget important pour son nouveau propriétaire. «Heureusement, nous avons un contrat avec l’abattoir régional et des bouchers locaux nous fournissent les os et les carcasses d’animaux accidentés», explique le quadragénaire.

L’agriculteur compte par ailleurs arrondir ses fins de mois en organisant des safaris à la ferme. Au programme: balade en pick-up à travers les pâturages, rencontre avec Thorgal et découverte de la biodiversité. Si l’expérience menée avec son nouvel assistant continue d’être concluante, David Pietrolungo envisage d’exploiter le filon en se lançant dans l’élevage de lions de berger.

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(joc)

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