TikTok attaqué par ses propres modérateurs

femme choquée devant son écran d'ordinateur ©Getty - Getty images
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Le 24 mars dernier, deux américaines, anciennement modératrices de contenu pour TikTok ont porté plainte contre le réseau social. Les images que les employés doivent visionner 12 heures par jour entraînent de forts dégâts psychologiques.

Les deux femmes se disent traumatisées et accusent TikTok de ne pas les avoir protégées de la violence des images auxquelles elles étaient soumises. Leur travail consistait en effet à visionner des milliers de vidéos par jour et décider si le contenu enfreint les règles de TikTok. Des vidéos aux “contenus non filtrés, dégoûtants et offensants », indique la plainte, dont « des abus sexuels sur des enfants, des viols, des tortures, des décapitations, des suicides et des meurtres ».

Ce travail de nettoyage des contenus est exercé par des robots capables d’identifier une bonne partie du contenu illicite. Une intelligence artificielle animée d’un algorithme capable de reconnaitre un téton et de le supprimer. Mais un jugement humain est nécessaire pour le tri parmi ce qui semble litigieux. Au delà de la violence visuelle, les modérateurs sont aussi confrontés à une exposition répétée aux théories complotistes, à la distorsion de faits historiques et à toutes sortes de discours de haine. Chaque jour des millions de vidéos sont écartées de TikTok.

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Ce qui est reproché à TikTok

La plainte déposée indique que les deux femmes, comme les autres modérateurs des sous-traitants de TikTok, regardaient plusieurs vidéos à la fois pour respecter les quotas. Aussi, elles n’avaient le droit qu’à deux pauses de 15 minutes et à une heure de déjeuner au cours d’une journée de travail de 12 heures. Si d’autres pauses étaient prises, c’était prélevé sur leurs salaires.

C’est la deuxième plainte du genre visant TikTok. En décembre 2021, une ancienne modératrice a attaqué le réseau social, expliquant avoir développé un syndrome de stress post-traumatique à cause de son travail.

Une auteure néerlandaise, Hanna Bervoets, s’est emparée du quotidien de ces nettoyeurs du web. Son roman, écrit à partir d’une enquête, révèle qu’il y a de plus en plus de modérateurs en situation de syndrome de stress post traumatique.

Certaines plateformes ont trouvé une parade en délocalisant et en sous-traitant en Inde leurs activités de modération. Un pays où les travailleurs osent beaucoup moins remettre en question et saisir la justice à propos des effets sur leur santé mentale du visionnage de contenus ultra violents.

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