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Hassen Chalghoumi : "sans les Frères musulmans, tous les musulmans seraient des frères"
Hassen Chalghoumi.
Alain Azria

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Hassen Chalghoumi : "sans les Frères musulmans, tous les musulmans seraient des frères"

Entretien

Propos recueillis par et

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L'imam de Drancy Hassen Chalghoumi sort un livre intitulé « Libérons l'islam de l'islamisme ». Il y expose les stratégies rhétoriques d'un islam politique qui n'a, pour lui, rien à voir avec la croyance. À « Marianne », il s'est aussi confié sur ses craintes, les menaces qui le ciblent, sa relation à la jeunesse musulmane et son bonheur de vivre en France.

« Qui voudrait vivre ma vie ? » Hassen Chalghoumi, le clivant imam de Drancy, publie aux éditions Hugo et Compagnie un ouvrage sur l'islam et le fondamentalisme, Libérons l'islam de l'islamisme. Marianne l'a rencontré à Paris, entre deux interviews pour des chaînes internationales. Le gilet pare-balles sous la chemise, Hassen Chalghoumi nous a livré ses craintes quant à l'implantation des Frères musulmans en France, qui prolifèrent sur l'inculture religieuse d'une partie de la jeunesse, prompte à croire le discours victimaire et rigoriste des prêcheurs fondamentalistes. Sous le regard vigilant de son service de protection, l'imam de Drancy nous a également partagé sa déclaration d'amour à la France, à la liberté de croyance et à la laïcité. Entretien.

Marianne : Dans votre dernier ouvrage, vous consacrez un chapitre à la laïcité, une « chance pour les musulmans ». Vous écrivez cette expression : « France Akbar ! », soit « La France est grande ! ». Une formule qui a généré des réactions très hostiles.

Hassen Chalghoumi :Je n'ai jamais dit que cette expression équivalait à Allah Akbar ; le spirituel, c'est le spirituel. Mais par cette formule, je veux rappeler que la France est grande ! Que nous, les musulmans, nous avons 2 500 lieux de prière en France, nous avons la liberté de croire ou de ne pas croire, nous avons la liberté d'expression. La France est grande, c'est une fierté. Mais dire quelque chose d'aussi simple, c'est être immédiatement menacé. Depuis jeudi, j'ai reçu de nouvelles menaces de mort, j'ai déposé plainte et je porte de nouveau un gilet pare-balles. Ceux qui me menacent voudraient que je sois un imam victimaire, complaisant avec l'islamisme ; que j'accuse la France, la France raciste, la France des kouffars, des infidèles, la France qui soutient Israël.

« Parce que je dialogue avec des juifs, on me ramène au conflit israélo-palestinien. Et on fait de moi le complice de ce conflit. »

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne