L’humour ouvre bien des portes, même celle du prix Nobel de la paix. Il est peu probable que la «Katiba des Narvalos» l’obtienne, mais elle a été proposée par le député La République en Marche Eric Bothorel. Il y a environ sept ans, la «KDN» a commencé par parodier les jihadistes, jusque dans leur manière de se faire appeler : en arabe, une «katiba» est une unité militaire ; en argot, un «narvalo», c’est un «mec», un «fou». Au-delà des moqueries, ce collectif de citoyens a chassé les jihadistes en ligne, et infiltré certains de leurs groupes de conversation sur les réseaux sociaux, appuyant ainsi les services de renseignement. Libération a pu interviewer leur «émir», et retrace leur parcours et leur travail.
C’est sur la messagerie chiffrée Telegram que «Charlie Bismuth» – tous les membres de la Katiba évoluent sous pseudo, celui-ci a été choisi en référence à l’alias de Nicolas Sarkozy dans l’affaire des écoutes – accepte de répondre à nos questions,