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Islam en Afrique: le Coran traduit dans les langues africaines pour être plus accessible aux fidèles

Pour rendre le Coran accessible au plus grand nombre, il faut le traduire dans les langues des croyants. C'est déjà le cas au Sénégal et désormais aussi en Guinée. En ce mois de Ramadan, c'est le dossier du matin. 

Coran, Afrique de l'Ouest, XIXe siècle (collection Constant Hamès) : le Coran, livre saint de l'Islam, est traduit dans plusieurs langues africaines pour le rendre plus accessible aux fidèles.
Coran, Afrique de l'Ouest, XIXe siècle (collection Constant Hamès) : le Coran, livre saint de l'Islam, est traduit dans plusieurs langues africaines pour le rendre plus accessible aux fidèles. © Photo Cateloy - IMA
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Le texte sacré de l’Islam est désormais disponible en langue pulaar, encore appelée fulfulde. C'est un projet mené par l'association Islam House (basée en Arabie saoudite) et par le Centre guinéen d'études et de traduction (basé à Conakry). Les traductions du Coran en pulaar sont très rares et peu accessibles. Cette nouvelle version vient enrichir le site officiel de l'Encyclopédie du Coran (www.islamhouse.com) qui à ce jour, est traduite dans 23 langues, dont le Haoussa et le Kiswahili. En traduisant le Coran en pulaar-fulfulde, ce sont près de 60 millions de locuteurs dans le monde qui sont visés. 

Il a fallu quatre ans de travail et de vérifications pour traduire les 114 sourates du Coran en pulaar. Un travail délicat, pour coller au plus près de l'esprit du livre saint, tout en adoptant un niveau standard de langue compréhensible par tous et toutes, comme l'explique à Bineta Diagne, de la rédaction Afrique, Mamadou Tafsir Baldé, le directeur du centre Guinéen d'études et de traduction, porteur de ce projet : « Dans la traduction de sens du Coran, il y a toujours des terminologies qui sont parfois conformes, d’autres qui sont différentes. Nous avons une traduction selon un caractère du pulaar standardisé pour avoir une traduction accessible à tous les (locuteurs de) pulaar. » 

Ce projet est mis en ligne en ce tout début de ramadan, pour répondre à l'intérêt des fidèles en quêtes informations sur la Révélation du Coran. Mamadou Tafsir Baldé : « Parmi les versets les plus consultés pendant ce mois du ramadan, les versets de la sourate numéro deux "al-baqarah". Elle parle de la révélation du Coran dans le mois du ramadan. Elle explique comment nous pouvons jeûner. Ce sont les les concepts du ramadan... Le ramadan aussi, c’est un moment de la lecture du saint Coran. Il y a des gens qui lisent tout le Coran pendant le ramadan. » 

Le projet n'est pas totalement achevé :  l'association Islam House compte se lancer dans la traduction des Hadith, les paroles du Prophète. Par ailleurs, une version papier du Coran en pulaar devrait bientôt être disponible. 

Au Sénégal, pays très majoritairement musulman, mais où l’arabe est peu parlé, il existe déjà une tradition d’enseignement du Coran dans les langues nationales  

À l’IFAN, l’Institut fondamental d’Afrique noire de l’université Cheikh Anta Diop, on trouve un manuscrit rare, non daté et non signé : « Donc, le texte sacré est là... En bas et haut, il y a l’explication en langue pulaar. » 

Djim Ousmane Dramé est directeur du laboratoire d’islamologie. Il a notamment étudié les méthodes d’enseignement dans les « daaras » traditionnels - les écoles coraniques : « Tout le monde enseigne le texte coranique en arabe, mais quant à l’explication du sens du livre saint, chacun est libre de le faire selon sa langue maternelle. Wolof, mandingue, pulaar, … L’objectif principal, c’est que l’enfant, l’apprenant, comprenne le sens de la sourate qu’il récite quand il prie. » 

Un travail essentiellement verbal, explique le chercheur à Charlotte Idrac, notre correspondante à Dakar : « Rares sont les marabouts qui ont traduit le Coran par écrit, dans nos langues nationales. J’ai fait des recherches concernant la langue nationale sereer, je n’ai pas trouvé. Concernant la langue nationale mandingue, je n’ai pas trouvé. Il y a certain qui faisait ce qu’on appelle en Wolof ‘Yan’, c’est-à-dire le mot est là en langue arabe. Il manque juste en haut l’explication en wolof, ou bien en pulaar, ce serait une explication mot à mot. » 

Une démarche de traduction à encourager selon l’islamologue pour vulgariser les enseignements du Coran, et dans le même temps préserver les langues nationales. 

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