Elles ont monté un réseau de covoiturage féminin pour rapatrier les Ukrainiennes en toute sécurité

Près de 200 femmes et enfants ont déjà été secourus par ce collectif, composé de 650 Polonaises volontaires.

Publié le |Mis à jour le |Pour information, cet article a été écrit il y a 2 ans.

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, près de 10 millions de personnes ont dû quitter leur foyer. 90 % d’entre elles sont des femmes et des enfants, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés. Si certaines se déplacent à l’intérieur des frontières ukrainiennes, d’autres cherchent à fuir le pays et pour cela, elles n’ont pas le choix : elles doivent accepter de monter dans des voitures d’inconnus, souvent des hommes, sans avoir de certitude sur leur destination finale. Pour venir en aide aux Ukrainiennes, Ella Jarmulska, une entrepreneuse polonaise de 38 ans, a décidé de créer un collectif de covoiturage exclusivement féminin. Objectif : rapatrier ces femmes et ces enfants en Pologne, en toute sécurité.

Dès les premiers jours du conflit, Ella Jarmulska a souhaité apporter son soutien à la population ukrainienne, rapporte Le HuffPost. Cette mère de famille polonaise organise alors des collectes de produits de première nécessité mais un jour, elle décide d’aller plus loin et se rend à la frontière ukraino-polonaise. Arrivée au poste de Dorohusk, elle constate : « J’ai vu une trentaine d’hommes, seuls, dans leurs voitures, qui attendaient à l’extérieur pour emmener des réfugiés. Et à l’intérieur, une foule compacte de femmes et d’enfants ukrainiens qui ne sortaient pas. Quelque chose ne tournait pas rond », raconte-t-elle au HuffPost.

Face à la foule, Ella Jarmulska lève la main et fait le signe international pour les femmes en danger (quatre doigts levés) en criant « Varsovie ! ». Ni une ni deux, deux femmes et une petite fille ukrainiennes la suivent et montent dans sa voiture. À bord, les réfugiées lui confirment ce qu’elle pressentait : « Elles avaient peur d’être kidnappées, violées ou pire », indique Ella Jarmulska au HuffPost, qui affirme qu’à leur place, elle ne serait « jamais montée dans [la] voiture » d’un homme étranger.

En rentrant chez elle, la polonaise de 38 ans poste un message sur Facebook où elle invite d’autres femmes à prendre le volant. C’est ainsi que naît le groupe « Les femmes au volant! » (“Kobiety Za Kółko!”), qui réunit depuis plus de 650 femmes volontaires.

Près de 200 femmes et enfants rapatriés

Avec l’aide d’une compagnie de VTC, 150 Polonaises se relaient chaque jour en voiture pour se rendre à la frontière ukrainienne. Là-bas, chacune d’entre elles se voit confier un véhicule pour ramener des femmes et des enfants ukrainiens en Pologne, en toute sécurité. D’autres membres du collectif de covoiturage ne conduisent pas mais s’assurent de trouver des points de chute sécurisés, indique Le HuffPost. Près de 200 femmes et enfants auraient déjà été rapatriés par les femmes de “Kobiety Za Kółko!” depuis le début de l’initiative.

À bord de son véhicule, Elle Jarmulska s’impose de ne poser aucune question aux réfugiés. « S’ils en ressentent le besoin, cela vient toujours d’eux, souligne-t-elle. Les histoires que j’entends me fendent le cœur », ajoute-t-elle au HuffPost.

Aujourd’hui, le groupe commence à se faire connaître et affiche son logo sur les pare-brise des voitures. Une cagnotte en ligne a été ouverte pour aider les membres à payer l’essence et à financer des dons de produits de première nécessité.

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