Montévrain : le mari violent dénonce un "État de droit des femmes"

Convoqué au tribunal de Meaux le 30 mars 2022 pour avoir frappé sa femme pour la seconde fois, cet habitant de Montévrain estimait qu'elle aurait dû être convoquée aussi.

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Le tribunal correctionnel de Meaux a condamné cet habitant de Montévrain en Seine-et-Marne pour violences conjugales, le 30 mars 2022. (Illustration ©Frédéric PROT)
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Interpellé après une violente altercation avec son épouse le 8 janvier 2022, Nicolas a assumé sa part de responsabilité. Il a par contre mal vécu d’être le seul incriminé alors qu’il venait d’impliquer sa femme dans un échange de coups. En garde à vue, il a dénoncé un « État de droit des femmes ».

Mais c’est bien lui que les magistrats du tribunal de Meaux ont condamné mercredi 30 mars 2022. Il devait répondre de deux épisode de violences dénoncés par sa femme, l’un en 2018, l’autre en 2022.

Une première plainte pour violences en 2018

Après plusieurs années de vie commune, la naissance de deux enfants, le climat familial se dégrade. Sa femme concentre toute son attention sur les petits, sans se soucier du reste selon lui. Il doit faire le ménage, les repas… Se sentant « délaissé », il cherche un réconfort dans l’alcool.

En août 2018, un premier incident violent amène sa femme à déposer plainte. Les enquêteurs relèvent un taux de 0,6 gramme par litre de sang. À l’époque, Nicolas subit un rappel à la loi et l’affaire est classée.

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Il entreprend des démarches pour mettre fin à son addiction, mises à mal par la période de confinement et l’inquiétude pour son avenir professionnel. Il rechute à plusieurs reprises jusqu’au samedi 8 janvier 2022.

Alcool et différend conjugal

Ce jour-là, vers 21 h 30, sa femme appelle le commissariat. Sur place, les policiers calment la jeune femme pour entendre sa version. Selon elle, quand son mari est rentré du travail, il a bu plusieurs bières et s’est endormi sur le canapé. Il s’est réveillé alors qu’elle venait de coucher les enfants et lui a adressé des reproches : la table non mise, le linge pas lavé.

Tout en accompagnant ses paroles d‘injures et de gestes menaçants, il lui a lancé des vêtements sales au visage. Une bousculade a suivi et de colère, elle lui a donné un coup dans le dos. Il a répliqué par une gifle qui l’a projetée au sol. Les hurlements du bébé, ont mis fin à l’altercation.

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Dans le même temps, des collègues écoutent Nicolas qui confirme : la vue de tout le linge sale jonchant le sol l’a incité à charger la machine. Mais énervée, sa femme s’est empressée de tout vider. Ils se sont alors retrouvés face à face, poitrine contre poitrine. Ensuite tout s’est enchaîné : le linge projeté au visage, le coup reçu dans le dos et la gifle.

Cette fois, l’éthylomètre affiche 0,82 milligramme par litre d’air expiré soit 1,65 gramme par litre de sang. Nicolas est interpellé et placé en garde à vue au cours de laquelle il déclare : « On est dans un État de droit des femmes ! ».

Prison avec sursis et stage

Le second incident relance le premier dossier. Nicolas est jugé pour les deux affaires. Face aux magistrats, il reconduit ses déclarations sans renoncer à son propos. Malgré cela, le procureur de la République s’est dit rassuré par la capacité du prévenu à assumer ses actes, à ne pas chercher une excuse dans l’alcool et à vouloir se soigner.

Nicolas a écopé d’une « peine d’avertissement », de six mois de prison avec sursis simple. Il devra suivre un stage de sensibilisation sur les violences conjugales sinon une amende de 2 000 € lui sera infligée.

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