Il n’y a pas que les femmes françaises qui se heurtent au fameux plafond de verre lorsqu’elles cherchent à faire progresser leur carrière. Au Royaume-Uni, les salariées ont aussi du mal à gravir les échelons au sein de leur entreprise et à obtenir une augmentation de salaire lorsqu’elles en demandent une

C’est ce que révèle une enquête YouGov auprès de plus de 16 000 adultes britanniques et qui révèle que seule une femme sur cinq qui demande une augmentation de salaire y parvient, contre un peu moins d'un tiers des hommes. 

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2 femmes sur 10 obtiennent une augmentation de salaire  

Dans le détail, les résultats montrent que 40 % des Britanniques demandent à être augmentés au cours de leur carrière, et qu’un peu plus d’un quart obtient satisfaction.  

Toutefois, les disparités entre femmes et hommes sont importantes. Ainsi, seules 33 % des premières osent demander une augmentation salariale, contre 43 % de leurs homologues masculins. En outre, 31 % des hommes ayant demandé à être mieux payé ont obtenu satisfaction. Les femmes dans le même ne sont que 21 %.  

Cet écart est encore plus flagrant chez les plus de 30 ans : un peu moins d'un tiers (31 %) des hommes ayant demandé une augmentation de salaire ont obtenu gain de cause, contre 19 % des femmes.  

Ces disparités existent également en fonction de la classe sociale, les résultats montrant par exemple que les travailleurs appartenant à la classe moyenne sont plus susceptibles de demander et d’obtenir une augmentation que leurs homologues de la classe ouvrière.  

L'écart salarial se creuse à l’arrivée du premier enfant  

Pour Jemima Olchawski, directrice générale de la Fawcett Society, une société savante qui œuvre pour l’égalité entre les sexes, cette différence de traitement entre les demandes d’augmentation selon qu’elles sont réclamées par un homme ou une femme est à l’origine d’un « écart pernicieux de rémunération entre les sexes ».  

Selon l’experte, le fossé se creuse particulièrement à partir de la trentaine car cet âge constitue pour les femmes celui de l’arrivée de leur premier enfant. « Avec tant de demandes de travail flexible refusées, nous savons que trop de mères se sentent assez précaires pour obtenir un travail qu'elles peuvent faire, sans parler d'une augmentation. Ce que vous avez en arrivant dans un emploi compte aussi - il ne s'agit pas seulement d'augmentations de salaire et de primes », poursuit Jemima Olchawski, cité par le Guardian

Recherches universitaires à l’appui, elle conteste aussi l’idée « selon laquelle les femmes sont moins enclines à demander une augmentation de salaire ». Les résultats montrent au contraire qu'elles demandent un taux similaire, mais obtiennent généralement un peu moins.  

« Cela dit, il n'est tout simplement pas normal que les femmes continuent d'être sous-évaluées pour le travail qu'elles font, qu'il s'agisse d'un travail rémunéré ou de responsabilités familiales », conclut la spécialiste des inégalités salariales.