Huit millions de dollars. C’est la somme qu’a été condamnée à payer ESI Energy pour la mort d’au moins 150 aigles – dont des pygargues à tête blanche, emblème des États-Unis – dans 50 de ses 154 parcs éoliens, rapporte le New York Times.

L’entreprise américaine avait plaidé coupable pour trois chefs d’accusation de violation de la loi concernant les oiseaux migrateurs, “chacun basé sur la mort documentée d’aigles royaux en raison d’un traumatisme contondant après avoir été percutés par des pales d’éolienne dans des installations particulières du Wyoming et du Nouveau-Mexique, où ESI n’avait pas demandé les permis nécessaires”, précise le ministère de la Justice des États-Unis dans un communiqué.

“La société ESI Energy, filiale à 100 % de NextEra Energy Resources, a également été condamnée à cinq ans de probation, au cours desquels elle doit mettre en place un plan de gestion des aigles”, complète le quotidien de New York, qui ajoute :

“La société n’a pas pris de mesures pour protéger les aigles ou obtenir les permis nécessaires lorsque des décès d’aigles sont documentés ou prévisibles, a déclaré le ministère de la Justice. En ne prenant pas ces mesures, ont déclaré les procureurs, ESI a ‘acquis un avantage concurrentiel’.”

De son côté, Rebecca Kujawa, présidente de NextEra, s’est défendue : “Nous sommes réputés, depuis longtemps et à juste titre, pour notre attachement à la protection de l’environnement et à la mise en œuvre, autour de nos installations, d’une coexistence positive et même bénéfique avec la faune et la flore. Jamais nous n’avons implanté une seule éolienne à un endroit où nous savions qu’un aigle risquait de passer, jamais nous n’avons fait quoi que ce soit qui ait enfreint les lois fédérales.”

Effrayer les oiseaux pour éviter qu’ils ne s’approchent

Le New York Times souligne que la mort d’oiseaux due à une collision avec des éoliennes est un phénomène connu et documenté par les chercheurs depuis une bonne dizaine d’années. Plusieurs d’entre eux réfléchissent à des systèmes pour rendre ces équipements moins dangereux pour ces animaux, par exemple des boudins gonflables quand l’un d’entre eux s’approcherait trop près, “ou des ‘danseuses du vent’, comme celles que l’on voit souvent chez les concessionnaires automobiles, pour effrayer les oiseaux”, décrit le quotidien.

Cette affaire survient alors que le pygargue à tête blanche fait face à une nouvelle menace : le saturnisme.