Un parcours scolaire semé d’embûches pour les jeunes porteurs de handicap

Publié le 11 avril 2022 par Emma Lepic
Lors d'un sondage Ifop sur l'orientation scolaire et l'accès à l'emploi, les jeunes en situation de handicap réclament la formation des enseignants et leur sensibilisation aux handicaps.

À la demande de l’association Tremplin handicap, un sondage Ifop témoigne d’obstacles rencontrés par les jeunes handicapés, âgés de 15 à 30 ans, pour suivre les études de leur choix. En cause : des difficultés dès l’orientation scolaire. Avec comme conséquence une insertion professionnelle compliquée.

Un jeune de 15 à 30 ans porteur de handicap sur trois (34 %) confie manquer de confiance dans ses chances de réussir ses études. C’est près du double de ce que répondent des jeunes valides du même âge. Cette autocensure représente même la première cause de réorientation.

Huit jeunes handicapés sur dix peinent à trouver un contrat en alternance

Rien de très surprenant, puisque 54 % d’entre eux envisagent de changer leur fusil d’épaule. Voire de se réorienter par crainte que la formation espérée ne soit pas adaptée à leur handicap. Pire, près de 8 sur 10 (77 %) expliquent avoir eu du mal à trouver un lieu où se former en alternance (les jeunes valides sont 63 %). Et ce, malgré une volonté forte, affichée par les pouvoirs publics, de développer l’apprentissage.

Voici quelques résultats d’une enquête nationale sur l’orientation scolaire et l’accès à l’emploi de jeunes en situation de handicap. L’association Tremplin handicap se trouve à l’origine de cette étude réalisée en miroir. Autrement dit, des questions identiques ont été posées par l’Ifop à 200 jeunes en situation de handicap et à un échantillon représentatif de la population du même âge.

L’orientation scolaire, premier point d’achoppement

Les résultats, dévoilés le 8 avril, pointent les difficultés des parcours pour les étudiants porteurs de handicap. Seuls 34 % disent que mener des études est simple (les jeunes valides sont 58 %). À peine plus d’un sur trois (36 %) estime ses relations avec l’administration faciles, contre plus d’un étudiant valide sur deux (54 %).

Ces problématiques s’enracinent dès les débuts du parcours. À l’heure où il convient, au collège, de choisir son orientation. Tout juste un sur deux estime avoir eu l’information suffisante pour déterminer son orientation scolaire. Un constat qui vaut pour tous les jeunes, handicapés ou non. Cependant, il inquiète davantage ceux qui le sont : un sur deux, contre un sur trois. Cette inquiétude réapparaît en matière d’insertion professionnelle, à hauteur de 36 % contre 25 %.

Pas de surprise donc, lorsqu’à une question ouverte sur ce qu’ils attendent pour voir les choses s’améliorer, ils aient largement évoqué la formation des enseignants et leur sensibilisation aux handicaps, notamment invisibles.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de Confidentialité de Google et l'application des Conditions d'Utilisation.