Un acheteur anonyme a payé plus d'un million de dollars pour une œuvre d'art invisible de l'artiste Yves Klein<!-- --> | Atlantico.fr
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Un visiteur regarde des peintures de l'artiste français Yves Klein lors de l'exposition "La Révolution bleue" au musée Mumok de Vienne, en 2007.
Un visiteur regarde des peintures de l'artiste français Yves Klein lors de l'exposition "La Révolution bleue" au musée Mumok de Vienne, en 2007.
©SAMUEL KUBANI / AFP

Art conceptuel, ancêtre du NFT et lingots d'or

Le reçu de l'une des "Zones de sensibilité picturale immatérielle" d'Yves Klein a été décrit par Sotheby's comme un des premiers NFT.

Avant que les NFT ne bouleversent le monde de l'art, l'artiste Yves Klein ne vendait rien en échange d'or massif. Cette figure du mouvement du nouveau réalisme a été un pionnier de l'art conceptuel. Entre 1959 et sa mort en 1962, il avait vendu une série de reçus pour des "zones" invisibles et n'acceptant le paiement qu'en lingots d'or. Six décennies plus tard, l'un de ces reçus s'est vendu récemment pour plus d'un million de dollars aux enchères, selon des informations de Smithsonian Magazine.

Yves Klein avait vendu de nombreux exemplaires de cers reçus pour des "Zones de sensibilité picturale immatérielle", peu existent encore aujourd'hui. 

L'artiste avait en effet encouragé ses acheteurs à les brûler - dans le cadre d'un rituel dans lequel les acheteurs s'affirmaient comme les "propriétaires définitifs" de leur "zone" achetée. 

Lors de ce rituel, Yves Klein déversait la moitié du paiement dans la Seine tout en brûlant le reçu en présence de témoins.

Le marchand d'antiquités Jacques Kugel était le propriétaire initial du reçu en question au coeur de cette nouvelle vente. Il serait l'un des rares à ne pas avoir brûlé la preuve de leur achat, selon Artnet. 

Suite à cette découverte, le fameux reçu a été exposé à la Hayward Gallery de Londres et au Centre Pompidou de Paris. L'ancien galeriste Loïc Malle a acheté cette pièce avant de la mettre aux enchères avec plus de 100 autres objets de sa collection privée.

Selon CNN, ce reçu ressemble à un chèque bancaire. Signée par Yves Klein et datée du 7 décembre 1959, la feuille de papier confère au destinataire la propriété d'une Zone de Sensibilité Picturale Immatérielle.

"Certains ont assimilé le transfert d'une zone de sensibilité et l'invention des reçus à un ancêtre du NFT, qui lui-même permet l'échange d'œuvres immatérielles", selon les précisions de Sotheby's dans son catalogue d'enchères . "Si nous ajoutons que Klein tenait un registre des propriétaires successifs des "zones", il est facile de trouver ici un autre concept révolutionnaire : la "blockchain"".

La maison de vente aux enchères a d'ailleurs accepté, pour la toute première fois, des paiements en crypto-monnaie pour cette œuvre d'art. 

Après frais, l'acheteur va payer 1,2 million de dollars. Selon Sotheby's, l'acheteur était un "collectionneur privé européen".

Selon des informations de Smithsonian Magazine, Yves Klein avait fait bon usage de l'or qu'il n'avait pas été jeté dans la Seine. Il en avait utilisé pour sa série Monogolds et enferma les feuilles d'or des quatre premières ventes dans un reliquaire anonyme consacré à sainte Rita, patronne des causes perdues. L'artiste avait donné l'offrande à des religieuses d'un couvent italien. 

Smithsonian Magazine

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