Accusé de pédopornographie, un maire du Lot se suicide avant son procès

    L’édile du village d’Espère, dans le Lot, se serait suicidé mardi soir. L’élu était poursuivi pour « diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité accessible à un mineur ».

    Poursuivi pour « diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité accessible à un mineur », le maire d'un village du Lot s'est donné la mort (illustration) LP/Julien Barbare
    Poursuivi pour « diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité accessible à un mineur », le maire d'un village du Lot s'est donné la mort (illustration) LP/Julien Barbare

      Mathieu Redoulès, maire du village d’Espère, dans le Lot, se serait donné la mort mardi soir en jetant sa voiture d’une colline, rapporte La Dépêche du Midi. L’élu de 42 ans faisait l’objet de poursuites pour « diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité accessible à un mineur » pour des faits remontant à 2017.

      Il était d’ailleurs convoqué le 1er juillet prochain devant le tribunal de Cahors « dans le cadre d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, indique le communiqué du procureur de la République du Lot publié mercredi soir. Le maire avait reconnu les faits, alors qu’une deuxième plainte déposée par une autre famille avait été classée sans suite.

      Si le journal ne précise pas les faits exacts, il évoque des accusations dépeignant l’édile comme un « prédateur qui utilisait les réseaux sociaux pour approcher de jeunes adolescents », sans que ces affirmations puissent être confirmées.

      Une enquête ouverte pour déterminer les causes de la mort

      « Une enquête aux fins de recherche des causes de la mort a été confiée à la gendarmerie de Cahors. Les premiers éléments recueillis privilégient la thèse d’un suicide. Cette procédure pénale fait ainsi l’objet d’une mesure de classement sans suite », ajoute le procureur de la République du Lot.

      Dimanche, lors du premier tour de l’élection présidentielle, l’élu avait été chahuté par un couple voulant obtenir des aveux. « Nous voulions qu’il reconnaisse les faits, qu’il assume ses actes et que tout s’arrête ; alors on lui a rappelé ce qu’il avait fait subir à notre fils en 2017. Il est resté là, la tête dans les mains, sans se défendre, avant de s’isoler dans une pièce, mon mari tentant de le faire réagir en restant à bonne distance », a raconté la mère à La Dépêche du Midi.



      Sollicité par le quotidien régional en début de semaine, Mathieu Redoulès avait justifié son mutisme face aux parents en disant que « la plainte n’avait pas abouti ».

      « C’est sans fondement et je passe de très mauvais moments depuis. Je ne me suis pas défendu pour ne pas envenimer la situation. J’ai préféré me taire, ma priorité c’était le bon déroulement de l’élection », avait-il déclaré, précisant être « prêt à démissionner pour la sérénité du village ».