La vidéo (à voir ci-dessus) commence par l’énumération de plusieurs noms accompagnés de photos : “Banu Negar, Mohammad Hashim… ” Puis une phrase, prononcée par la narratrice : “Ils étaient soldats, fonctionnaires. Ils étaient parents. 490 Afghans ont disparu ou ont été assassinés.”

Selon l’enquête réalisée par le New York Times en collaboration avec neuf journalistes afghans, une campagne de représailles meurtrière se joue actuellement dans le pays. Elle vise les citoyens afghans accusés d’être des alliés des États-Unis en raison de leur métier, car ils étaient membres des forces de l’ordre ou employés du gouvernement en place avant la prise de pouvoir des talibans.

La base de données de l’horreur

Depuis l’arrivée au pouvoir des talibans, toutes les personnes ayant aidé les opposants au régime ou ayant collaboré avec ces derniers sont recherchées, torturées et tuées.

La vidéo explique le déroulé de l’enquête et ce qui a été découvert. Pendant sept mois, les journalistes ont construit une base de données et y ont répertorié toutes les personnes assassinées ou disparues en Afghanistan depuis la prise de pouvoir des talibans :

“Nous avons confirmé la véracité de chaque assassinat et de chaque disparition forcée, les uns après les autres.”

En plus de cela, ils ont analysé de nombreuses vidéos de mises à mort et se sont entretenus avec les familles endeuillées.

Des crimes et des disparitions ont eu lieu dans la quasi-totalité des 34 provinces afghanes, à l’exception de deux d’entre elles.

Derniers résistants

Au fil des explications, on comprend que le régime taliban a piégé celles et ceux qu’il considérait comme des alliés des Américains. À leur arrivée au pouvoir, les talibans, devant les yeux du monde entier, avaient déclaré qu’ils ne cibleraient pas celles et ceux ayant aidé les États-Unis ou ayant collaboré avec eux. Parmi ces “alliés”, beaucoup ont cru en ces promesses et se sont rendus, mais tous ont ensuite été assassinés.

Comme l’indique la vidéo, aujourd’hui, “les talibans contrôlent la police. Ils contrôlent les tribunaux. Ils contrôlent l’Afghanistan tout entier”.

Le New York Times met particulièrement en lumière l’histoire de Safi Ahmad, un soldat afghan de 34 ans. Il a désespérément essayé de s’échapper après la prise de pouvoir des talibans. En étant dans l’armée, et en ayant collaboré avec les soldats américains, il pensait avoir une place dans un avion d’évacuation, mais ce ne fut pas le cas. L’oncle de Safi explique qu’il a été tué de trois tirs en pleine tête, lorsque les talibans ont trouvé sur lui des selfies pris en compagnie de membres de l’armée américaine.