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Prison ferme pour un Landais accusé de frapper ses enfants et sa femme, des faits "d'une rare violence"

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Jugé en comparution immédiate par le tribunal de Mont-de-Marsan ce vendredi 15 avril, un Landais de 41 ans a été condamné à 24 mois de prison, dont 12 avec sursis, pour violences répétées sur sa femme et ses enfants, deux garçons de 4 et 8 ans. À l'audience, l'homme semblait minimiser les faits.

Le tribunal de Mont-de-Marsan a déclaré le père de famille coupable de violences répétées sur ses enfants et sa femme. Le tribunal de Mont-de-Marsan a déclaré le père de famille coupable de violences répétées sur ses enfants et sa femme.
Le tribunal de Mont-de-Marsan a déclaré le père de famille coupable de violences répétées sur ses enfants et sa femme. © Radio France - Solène de Larquier

Visage fermé, regard noir, le père de famille installé dans le box écoute la présidente du tribunal rappeler les faits. L'homme de 41 ans, habitant près de Saint-Sever (Landes), est soupçonné de violences habituelles, physiques et psychologiques, sur sa femme et ses deux garçons, de 4 et 8 ans, depuis mars 2016. 

Ce qui l'amène au tribunal de Mont-de-Marsan ce vendredi 15 avril, ce sont ses actions lors du 13 mars dernier. Il passe la journée seul avec ses fils, et quand la mère rentre du travail, elle retrouve ses enfants couverts d'ecchymoses, un vase brisé, des balais cassés et des traces de sang sur plusieurs murs de la maison. Elle emmène alors ses enfants à l'hôpital, et une procédure s'ouvre.

Le père dit avoir un trou noir

Au tribunal, le père est questionné sur le déroulé de cette journée. "Les enfants étaient énervés ce jour-là, ils se chamaillaient et ne m'écoutaient pas. J'avais mis un rôti au four, quand j'ai voulu le sortir, la porte a cassé, ça m'a énervé. Je me souviens seulement d'avoir mis quelques claques aux garçons", explique-t-il. Et tout au long de l'audience, il reconnaît certains faits, mais les minimise.

"Vos enfants disent avoir peur de vous", lance la présidente. "C'est pour ça que je veux me faire aider, comprendre pourquoi je suis comme ça. Peut-être que c'est dû à mon expérience de militaire ou à mon enfance", répond le père de famille. On comprend plus tard que sa mère est partie quand il avait 11 ans, le laissant avec un père dur et parfois violent. 

Des faits d'une rare violence

L'avocate des enfants et la substitut du procureur parlent de faits choquants, d'une rare violence. "Le 13 mars, vos enfants auraient dû se dire "chouette, on est seuls avec papa", pas se faire tabasser de 10 h à 16 h. Un de vos fils a même déclaré s'être caché sous une couette, dans une cabane, pour ne pas que vous le trouviez. Ils souffrent de stress post-traumatique comparable à des petits de pays en guerre", lance l'avocate des enfants, Me Isabelle Tressard, en brandissant des photos des garçons, visage tuméfié

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"C'est une procédure qui a été difficile. Nous sommes professionnels, on est capables de ne pas se laisser dépasser par les émotions, mais tous ceux qui ont vu les enfants ont été choqués. _On est passés près d'un drame__"_, ajoute la substitut du procureur de la République, Mathilde Marie. 

La mère également victime de violences 

Les parents des enfants sont en couple depuis plus de dix ans. Déjà pacsés, ils prévoyaient de se marier en mai prochain. La femme subissaient elle aussi des violences régulières, depuis plusieurs années. L'été dernier, son compagnon avait même tenté de l'étrangler, avait cogné sa tête contre les murs avant de la pousser dans la baignoire.

"Oui, il y avait une ambiance électrique à la maison", avoue-t-il. "Et pourtant, vous vouliez vous marier, vous trouviez votre situation normale ?", demande la substitut du procureur. "Je ne me posais pas la question. J'essayais d'arrêter de boire pour que les problèmes s'arrêtent", répond le quarantenaire. Car c'est principalement quand il avait bu qu'il s'en prenait à sa femme, mais "uniquement car elle me frappait avant", s'est-il justifié.

De la prison ferme

Interrogés pendant l'enquête, les membres de l'entourage de la famille ont déclaré ne jamais avoir soupçonné des faits de violences de la part de ce père de famille, cuisinier en CDI, propriétaire de sa maison. Les maîtresses des enfants en revanche ont avoué avoir déjà remarqué des "traces sur le visage"

L'homme a été reconnu coupable par le tribunal de Mont-de-Marsan, condamné à 24 mois de prison ferme dont 12 avec un sursis probatoire de deux ans. Il doit rester en détention, a une obligation de soins, interdiction d'entrer en contact avec les victimes et l'exercice de l'autorité parentale lui a été retiré. Il devra également indemniser sa compagne, de 2.000 euros, pour préjudice moral.

Par ailleurs, une enquête préliminaire est en cours, concernant la mère cette fois, soupçonnée d'avoir régulièrement recours aux claques et aux fessées. 

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Plusieurs numéros existent pour venir en aide aux femmes victimes de violences conjugales © Radio France

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