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Épagny Le village s’est mobilisé pour accueillir une Ukrainienne et sa fille

Bel élan de solidarité du côté d’Épagny, au nord de Dijon : élus et habitants se sont mobilisés pour accueillir une mère et sa fille qui ont fui la guerre en Ukraine. Ce lundi, les habitants, en marge de la traditionnelle chasse aux œufs, étaient invités pour les rencontrer.
Cyrill BIGNAULT et Annie RUELLE (CLP) - 18 avr. 2022 à 20:00 | mis à jour le 18 avr. 2022 à 20:08 - Temps de lecture :
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Les habitants et Jean-Denis Staiger, le maire (quatrième à droite), accueillant Svletana, une Ukrainienne de 42 ans, et sa fille de 5 ans, Valeriia (à droite du maire sur la photo).  Photo  LBP /C. B.
Les habitants et Jean-Denis Staiger, le maire (quatrième à droite), accueillant Svletana, une Ukrainienne de 42 ans, et sa fille de 5 ans, Valeriia (à droite du maire sur la photo).  Photo LBP /C. B.

Elles ont fui la guerre le 9 mars dernier. Aujourd’hui, Svletana, une Ukrainienne de 42 ans, et sa fille de 5 ans, Valeriia, sont en sécurité à Épagny. C’est un véritable élan de solidarité qui s’est enclenché au sein de la petite commune, située à une dizaine de minutes en voiture au nord de Dijon, pour y arriver.

Dans un premier temps, la municipalité ayant un logement disponible, « il a été décidé à l’unanimité du conseil municipal, d’accueillir une famille ukrainienne fuyant la guerre », rappelle le maire Jean-Denis Staiger. La demande a été alors enregistrée via la plate-forme gouvernementale. Mais, tout s’est concrétisé par l’intermédiaire d’une habitante même du village, Nataliia Diedova, d’origine ukrainienne. « Je connais la belle-sœur de Svletana, qui m’a raconté au téléphone que cette dernière se trouvait en Pologne avec sa fille où elles ont été hébergées dans différentes structures », explique celle-ci. « Elle était un peu perdue, stressée. Elle ne connaissait pas non plus la langue. Je l’ai donc appelé sachant que notre municipalité avait ce logement. » Le voyage pour aller récupérer Svletana et Valeriia à Wroclaw, en Pologne, a été organisé avec l’association Ukraine Dijon Besançon. La mère et la fille sont arrivées tard mercredi soir dernier à Épagny.

L’appartement équipé par les habitants

Dès que le projet de les accueillir s’est concrétisé, le 29 mars, la municipalité, via les réseaux sociaux, a lancé un appel aux dons afin de meubler et d’équiper le logement et c’est bien au-delà du village qu’un très grand élan de solidarité s’est manifesté. « Lits, machine à laver, canapé, télé, ustensiles de cuisine… ont été apportés par des habitants et d’autres personnes extérieures du village. Elles étaient arrivées avec peu de chose », raconte Jean-Denis Staiger. « Nous allons l’aider encore car il faut qu’elle se déplace sur Dijon. »

Jean-Denis Staiger, le maire, aux côtés de Svletana et de sa fille Valeriia (à sa gauche). À sa droite, Nataliia Diedova, une habitante de la commune originaire d’Ukraine et qui a facilité les démarches. Photo LBP /Cyrill BIGNAULT
Jean-Denis Staiger, le maire, aux côtés de Svletana et de sa fille Valeriia (à sa gauche). À sa droite, Nataliia Diedova, une habitante de la commune originaire d’Ukraine et qui a facilité les démarches. Photo LBP /Cyrill BIGNAULT

« Elle a été très surprise et émerveillée en découvrant l’appartement qui lui a été préparé où rien ne manque. Elle en a même pleuré », confie Nataliia Diedova, qui fait office d’interprète. « Elle souhaite que la guerre se termine au plus vite pour qu’elle retrouve sa famille, mais en attendant elle va apprendre le français ». Elle prend des cours en ligne et avec Nataliia Diedova dont la fille a le même âge que Valeriia et parle l’ukrainien. « Les deux seront scolarisées ensemble après les vacances de Pâques à Savigny-le-Sec, ce qui va faciliter son intégration. »

Originaires du nord-est de l’Ukraine

Svletana et Valeriia sont originaires de Soumy, une ville située au nord est de l’Ukraine et à quelques kilomètres de la frontière russe. Elles ont quitté leur pays via les couloirs humanitaires et elles se sont retrouvées dans une famille polonaise. Elle travaillait en qualité d’infirmière dans un hôpital néonatal. Son mari est resté à Soumy et travaille dans un organisme qui s’occupe des retraites ; ses parents et beaux-parents sont également trop âgés pour quitter leur ville.

À noter que la première vision de la France pour Valeriia a été d’observer des cigognes en Alsace avant d’arriver à Épagny. Et lorsqu’elle est entrée dans l’appartement, elle a été émerveillée par les jouets et les dessins réalisés par les enfants du village.

Il a été décidé à l’unanimité du conseil municipal, d’accueillir une famille ukrainienne fuyant la guerre.

Jean-Denis Staiger, maire