De plus en plus de villes remboursent les produits menstruels réutilisables
De plus en plus de villes choisissent de subventionner les produits menstruels réutilisables, si bien que plus du quart des personnes qui ont leurs règles au Québec peuvent aujourd’hui se prévaloir d’un remboursement pour l’achat de coupes menstruelles, serviettes hygiéniques réutilisables et culottes absorbantes.
Bécancour, Nicolet, Montréal, Saguenay, Magog, Granby, Mont-Tremblant ou plus récemment Sainte-Catherine: la liste des municipalités offrant une aide financière pour les produits hygiéniques durables s’allonge au Québec depuis quelques années.
La plupart des subventions financées par Recyc-Québec couvrent 50% du montant total dépensé pour ces articles, jusqu’à concurrence de 100$.
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Des tonnes de déchets menstruels
Quelque 771 millions de protections hygiéniques sont jetées chaque année au Canada, selon les données colligées par le Groupe de recommandations et d'actions pour un meilleur environnement (GRAME), qui a mis sur pied plusieurs projets de subventions en collaboration avec les villes.
À Montréal seulement, ce sont 1422 tonnes de ces produits qui finissent dans les sites d’enfouissement et certains, directement dans les cours d’eau.
«En plus de venir dans des emballages de plastique, les produits d'hygiène personnelle jetables sont aussi fabriqués avec du plastique. Ils ne sont pas compostables et ils contiennent des fragrances et des produits chimiques dont on ne connaît pas les effets sur la santé», détaille la coordonnatrice du GRAME, Sandrine Tessier.
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Dans les dernières années, des résidus de 20 à 30 contaminants chimiques ont été décelés dans les produits menstruels jetables aux États-Unis et en France.
Sachant qu’au Canada, le commerce de ces articles provient des États-Unis et de l’Europe, la situation est similaire.
Les produits menstruels vendus au pays sont réglementés comme des «dispositifs médicaux» par Santé Canada. Les fabricants ne sont donc pas tenus d’y inscrire tous les éléments qu’ils contiennent.
Écologiques et économiques
Selon une étude du GRAME, 44,2% des personnes menstruées affirment que leur première réticence à se procurer des produits d'hygiène personnelle durable (PHPD) est le prix élevé.
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Une fois la subvention encaissée, 90% d'entre-elles se sont dit satisfaites des PHPD, et 96% ne retourneraient pas exclusivement vers des produits jetables.
Parce qu’en plus d’être écologiques, ces articles sont économiques.
Les personnes qui ont des cycles menstruels auront leurs règles pendant 39 ans en moyenne, ce qui équivaut à 500 cycles. Elles dépenseront plus ou moins 4000$ pour leurs protections jetables.
Une coupe menstruelle peut durer jusqu'à 10 ans.
«Les gens avaient peur de dépenser 40$ pour une coupe menstruelle pour finalement se rendre compte qu’ils n’aimaient pas ça ou qu’elle était inconfortable», souligne Mme Tessier. «La subvention les pousse à faire le pas.»