Un brigadier et un gardien de la paix sont jugés ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris.Ils sont soupçonnés d'avoir, en 2020, publié des messages racistes dans un groupe Facebook appelé "TN Rabiot Police officiel".
Plus de 7000 abonnés pour ce groupe privé Facebook pour les forces de l'ordre et des messages pas toujours très "courtois". "Paris ? J’ai un doute qu’on soit encore en France. C’est noir de monde ! Non ! C’est noir de merde !", fait partie des posts que l'on pouvait trouver sur le réseau avant la publication de l'article de Streetpress, paru le 4 juin 2020.
Parmi les milliers d'abonnés, un brigadier et un gardien de la paix qui doivent comparaître devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour "injure publique à caractère racial". Le gardien de la paix doit également comparaître pour "provocation publique à la discrimination". Les deux hommes, quadra et quinquagénaire, sont soupçonnés d'avoir publié des messages racistes dans ce groupe Facebook appelé "TN Rabiot Police officiel".
"Les 'gauchiasses' puants et les immigrés ..."
Selon des éléments de l'enquête ouverte par le parquet de Paris et obtenus par l'AFP, Fabrice D-P., 50 ans, gardien de la paix, se voit reprocher notamment d'avoir écrit "Toujours la même merde qui brave tous les interdits dans ce pays. Les 'gauchiasses' puants et les immigrés qui ne fer(ont) même pas 1/10e du quart de ça chez eux." Il a reconnu devant les enquêteurs une réaction "sous la colère", mais conteste tout caractère raciste ou discriminatoire.
Patrick C., brigadier de 44 ans, se voit reprocher ce commentaire : "Ce pays est vraiment devenu la poubelle du monde... Plein le cul vraiment, et on se demande pourquoi les Français ne supportent plus l'immigration". Il a concédé des propos qui "volent pas haut", "excessifs" voire "injurieux", mais non délictueux.
Un groupe toujours actif
Créé le 8 décembre 2015, le groupe TN Rabiot police officiel se décrit comme un "Groupe d'Informations et de débats sur la sécurité publique et la réalité du travail et des missions des forces de l'ordre. "
Avant les révélations de Streetpress, un avis important figurait déjà sur la page. Il dit entre autres ceci :" Sont interdits : l'incitation à la haine raciale et à la discrimination, la négation des crimes contre l'humanité et l'apologie de crimes de guerre, la diffamation, ce qui porte atteinte à l'honneur d'une personne, l'incitation au piratage informatique".
Il précisait aussi que :"Toute allusion sexiste, homophobe ou raciste sera également effacée, tout comme les messages publicitaires ou les promotions systématiques, répétitives et non autorisées d'autres groupes Facebook. Ce groupe étant volontairement apolitique, toutes promotions de mouvements politiques ou syndicaux sont également exclues par respect de la ligne éditoriale."
Malgré cela, des dizaines de messages du genre avaient été postés.