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Une app permet de mesurer sa consommation d’énergie mentale pour éviter le burn-out

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Par Céline Biourge

Une application développée par un spin-off de la KU Leuven, BioRICS, utilise des algorithmes pour cartographier la consommation d’énergie mentale d’une personne sur une journée.

Le résultat de recherches scientifiques menées depuis 40 ans par un professeur de l’université flamande et qui permet aujourd’hui, sur base de données physiologiques, de calculer quand une personne a besoin de récupérer de l’énergie mentale ou, au contraire, est dans de bonnes dispositions pour travailler. Une manière d’éviter que les personnes ne souffrent d’épuisement professionnel.

Un projet pilote vient d’être lancé chez BDO, une société de conseil. Au cours des six prochains mois, une cinquantaine (sur 850) de ses collaborateurs va participer activement au projet.

Comment ça marche ?

Concrètement, ces employés ont reçu un FitBit (une montre connectée) qu’ils doivent porter au poignet 24h/24. Celui-ci va enregistrer, jour et nuit, le rythme cardiaque, la température corporelle, ainsi que l’activité physique et mentale de ses utilisateurs. Des données directement transmises sur la plateforme qui, grâce à un algorithme, va les analyser et expliquer à son utilisateur quand il a dépensé de l’énergie mentale et quand il en a récupéré.

Une analyse qui devient intéressante sur le moyen et long terme, selon son responsable des ventes chez BioRICS, Frédérique Guillé interrogé par Valentin Boigelot : "Après 4 semaines ou 3 mois, son utilisateur peut voir s’il a passé plus de jours à consommer de l’énergie mentale qu’à en récupérer. Dans ce cas, cela devient une sorte de signal d’alarme pour qu’il pense à prendre soin de lui. L’idée étant qu’il puisse prendre du recul".

Et certains résultats peuvent parfois surprendre, prévient-il. Participer à un match de foot ou dîner avec des amis, par exemple, coûte de l’énergie mentale. "C’est une émotion positive, mais cela coûte énormément d’énergie. Il faudra donc prévoir d’autres moments de récupération".

Des données anonymisées

Du côté des employés, on s’est évidemment posé beaucoup de questions sur l’utilisation de ces données, mais comme Thomas Gayzal, consultant senior chez BDO, ils ont été vite rassurés : "On nous a rassurés sur l’utilisation de nos données. Ce sont des données qui sont anonymisées. Donc, elles sont personnelles juste pour mon utilisation ; et puis, anonymisées au sein de l’entreprise. Cela permet simplement d’avoir des moyennes très générales".

C’est également ce que nous confirme Elke Verstraeten, la responsable RH chez BDO, interrogée par Michel Gassée. Quant à BioRICS, il affirme répondre au règlement général sur la protection des données (RGPD). Aucune donnée ne sera vendue en échange d’une rémunération, assure-t-il.

Une manière de préserver ses collaborateurs

De son côté BDO affirme que sa participation au projet a pour objectif de conserver un certain bien-être chez ses collaborateurs : "On remarque que les frontières entre le travail et le privé sont de plus en plus floues. Et donc, on aimerait donner un outil qui aide les collaborateurs à mieux savoir ce qui coûte de l’énergie mentale et ce qui en donne pour mieux pouvoir équilibrer leur vie sur le long terme".

Dès lors, l’entreprise voit dans cette application l’occasion de préserver un certain équilibre entre vie privée et vie professionnelle pour ses employés, et surtout l’espoir d’arriver à garder plus longtemps ses collaborateurs : "Le secteur de la consultance demande beaucoup de gens et après un certain nombre d’années, des gens se disent que ce n’est plus pour eux et ils quittent l’entreprise et le secteur. Avec ce projet, on veut donner la possibilité à nos collaborateurs d’équilibrer leur vie professionnelle avec leur vie privée pour qu’ils continuent à travailler dans le secteur de la consultance".

Autrement dit, BDO espère ainsi diminuer, ou du moins, limiter le turn-over que connaît le secteur de la consultance.

L’entreprise affirme également vouloir trouver des solutions avec l’employé qui se rendrait compte d'un déséquilibre, grâce à cette application. Elle affirme également qu’elle est prête à prendre des mesures générales si les statistiques générales anonymisées devaient montrer cette nécessité.

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