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Le passeport vaccinal a coûté 9 millions$

Passeport vaccinal

Capture d'écran

Québec a déboursé plus de 9 millions$ pour mettre en place son passeport vaccinal, entré en vigueur à l’automne 2021. Fait étonnant, le contrat a été signé après la livraison du produit.

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La firme de Lévis Akinox Solutions a reçu 9,13 M$ pour le développement d'une preuve vaccinale et du passeport vaccinal, révèle un contrat récemment publié sur le système électronique d’appels d’offres du Québec.  

Une partie d’un contrat précédent, d’une valeur totale de 10,2 M$, a également permis certains travaux préparatoires pour la mise en place des applications mobiles VaxiCode et VaxiCode Verif, ainsi que QR utilisés pour valider le statut vaccinal des utilisateurs.  

Le montant total de l’opération est inconnu, mais le ministère de la Santé assure qu’il est « d’environ 9M$ ». « La ventilation des coûts n’est pas partagée », précise sa porte-parole.  

La facture a d’abord fait sursauter des spécialistes de l’industrie. À titre de comparaison, l’application du gouvernement fédéral Alerte COVID, qui permettait d’aviser les utilisateurs en contact avec une personne infectée, a coûté 3,5 M$ pour son développement et son entretien.  

Pour tous les prix  

Toutefois, Akinox Solutions assure que le montant inclut de nombreux éléments connexes comme l’hébergement et le monitoring de sécurité.  

De plus, sa plateforme a été utilisée pour le concours « Gagner à être vacciné », de Loto-Québec et l’autodéclaration des tests rapides à la maison, entre autres.  

« Il s'agit d'une plateforme technologique complète, flexible, avec des services pour répondre aux besoins urgents, et non seulement des applications mobiles VaxiCode / VaxiCode Verif », explique Arash Saidi, partenaire chez Akinox.  

Ces explications ont convaincu un spécialiste de l’industrie, qui juge le montant plutôt raisonnable, vu les circonstances. Un autre, d’abord sceptique, a finalement refusé de se prononcer devant le grand nombre de variables inconnues.  

Il faut dire que les diverses applications mobiles liées à la COVID-19 sont difficiles à comparer d’une juridiction à l’autre. Par exemple, Arash Saidi pointe vers une application de traçage allemande (« comparable au niveau technologie et infrastructure ») qui a coûté 10,25M$. 

L’Écosse, de son côté, a payé 11,4 M$CAN pour un passeport vaccinal qui devait utiliser... la reconnaissance faciale. Le gouvernement a finalement choisi de ne pas aller de l’avant.  

À New York, une application similaire à celle du Québec, développée par IBM, avait coûté 4,7 M$ en date du mois d’août 2021. Le contrat prévoyait toutefois un budget pouvant atteindre 27 M$. 

Plus près de nous, l’Ontario affirme avoir développé son système à l’interne, en collaboration avec le secteur privé, mais refuse de dévoiler la note finale.  

Contrat signé après la livraison  

Plus surprenant, le contrat de gré à gré avec Akinox Solution a été signé près de quatre mois après l’arrivée du passeport vaccinal dans les poches des Québécois.   

Le ministère plaide la complexité de l’entente. « Le MSSS s’était entendu sur les principes avec le fournisseur et il lui a permis de débuter les travaux avant la signature, et ce, dans le but de finaliser les détails de certaines clauses. Évidemment, le MSSS est conscient qu’il n’est habituellement pas recommandé de débuter les travaux avant la signature du contrat », écrit sa porte-parole. 

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