Bouffées de chaleur, nausées, malaises…
Des jeunes filles et des jeunes hommes, certains mineurs, ont affirmé avoir ressenti une piqûre à différents endroits du corps (cuisses, fesses, chevilles, bras, épaule, dos) alors qu’ils se trouvaient dans deux établissements de nuit de Béziers dans la nuit du 17 au 18 avril, a expliqué dans un communiqué le procureur de la ville, Raphaël Balland. Ces piqûres ont « entraîné des symptômes sans gravité » tels que bouffées de chaleur, nausées, malaises ou pertes d’équilibre, a ajouté le procureur, en précisant que l’enquête a été confiée au commissariat de police de Béziers et à la police judiciaire de Montpellier.
Neuf plaintes ont été déposées pour des faits commis dans la nuit du 17 au 18 avril et une autre par une jeune femme pour un « fait similaire (qui) aurait été commis dans la nuit du 6 au 7 avril » dans l’un de ces deux établissements, selon le communiqué. Une trentaine de mains courantes ont en outre été enregistrées au commissariat de Béziers, a indiqué une source proche du dossier.
Touchée « à la cuisse, jusqu’au nerf sciatique »
« C’était très douloureux », a affirmé Noémie, 23 ans, touchée « à la cuisse, jusqu’au nerf sciatique » le week-end dernier. La jeune femme, qui préfère ne pas donner son nom de famille pour des raisons professionnelles, affirme avoir été emmenée aux urgences par des amies après avoir fait un malaise, « les yeux révulsés ». Elle dit aussi avoir été « paralysée du côté droit pendant deux jours ».
« Mes jambes m’ont lâché », raconte Arthur.
Selon nos confrères de
Midi Libre, Arthur, encore mineur, a été hospitalisé après avoir passé une soirée en boîte de nuit à Béziers. «
J’ai senti comme une piqûre mais j’ai pensé à une fille qui m’avait frôlé d’un peu trop près avec une robe à paillettes parce que ça pique. En quelques minutes j’ai eu la tête qui tournait, puis un malaise et enfin mes jambes m’ont lâché. Très vite, je ne sentais plus aucun membre mais en revanche je n’ai jamais perdu connaissance. J’avais des bouffées de chaleur, « raconte-t-il.
Les vigiles ont amené Arthur en dehors de l’établissement et l’ont surveillé jusqu’à ce que sa mère vienne le chercher et l’amène à l’hôpital. D’autres jeunes ont été hospitalisés cette nuit-là, rapporte
France 3.
Le procureur de Béziers invite les potentielles autres personnes victimes de faits similaires à se manifester au plus vite auprès de la police ou de la gendarmerie, ou du centre hospitalier le plus proche. « Certaines substances telles que le GHB (surnommé » la drogue du violeur «) ne sont plus décelables au bout de quelques heures à peine », souligne-t-il.
A Grenoble et Nantes aussi
À Grenoble, sept plaintes ont été déposées par des clients de boîtes de nuit pour des injections sauvages. Le parquet a ouvert une enquête pour « administration de substances nuisibles », et craint que le nombre de victimes ne soit en fait bien plus important. Toutes « indiquent avoir senti une piqûre et s’être senties mal. […] Aucune n’a été victime de vol ou d’agression sexuelle », a précisé le procureur de la république de Grenoble.
Même constat à Nantes où le parquet a fait de même après les signalements de piqûres par 23 jeunes ayant fréquenté huit établissements nocturnes de la ville, puis quelques semaines plus tard à Rennes.