Un site internet factice vend une molécule du GHB afin de sensibiliser aux dangers de la "drogue du violeur"

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Un site internet factice vend une molécule du GHB afin de sensibiliser aux dangers de la "drogue du violeur"

Photo d'illustration du GHB prise à Lorient, en novembre 2021
Photo d'illustration du GHB prise à Lorient, en novembre 2021
© Maxppp - Francois Destoc / PHOTOPQR/LE TELEGRAMME

Sensibiliser sur les dangers du GHB, connu également sous le nom de "drogue du violeur". Voilà l'objectif du site internet factice lancé depuis deux ans par l'association "Play Safe". Beaucoup sont tombés dans le piège puisque le site enregistre plus de 10 000 tentatives de commande.

Ces dernières semaines, plusieurs plaintes ont été déposées après que des jeunes se sont plaints d'avoir été drogués à leur insu lors de soirées. Ce fut le cas à Grenoble, Caen, Nantes, Béziers ou encore Rennes. Les témoignages et les articles se multiplient et avec eux, sur internet, le nombre de recherche sur le GHB, connu également sous le nom de "drogue du violeur". C'est pour sensibiliser aux dangers de cette drogue qu'une association parisienne, "Play Safe", a décidé d'agir en ligne en créant un site factice de vente de GBL, une molécule du GHB.

Plus de 10 000 tentatives de commande en deux ans

Michel Mau, président de Play Safe, a eu l'idée suite à un constat effarant, obtenu après un travail de veille sur les moteurs de recherche. "Quand on recherchait à l'époque HA GBL, il y avait une recherche associée qui apparaissait dans Google qui était : 'comment violer une femme ?'." Son raisonnement a ainsi été le suivant : les drogues, comme le GHB, s'achètent en ligne. C'est donc sur internet que la lutte doit être menée. "On a lancé des sites factices" explique Michel Mau.

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Démonstration sur le site avec le président de l'association "Play Safe". "On est parti pour un litre de GBL. On fait ajouter au panier. On croit être dans un site de commerce mais ce n'est pas le cas." Après avoir rempli un formulaire, qui demande le genre, la région et la date de naissance, on tombe sur ce message : "Ceci n'est pas un site d'achat", puis une liste des risques et sanctions encourus. Beaucoup sont tombés dans le piège puisque le site enregistre plus de 10 000 tentatives de commande en deux ans. D'après Michel Mau, "des gens qui se sont fait piéger une fois ne reviennent pas sur le site. On est en-dessous de la réalité de ce que l'on peut avoir mais ça nous permet d'avoir des indicateurs." Parmi eux, le profil des principaux acheteurs. Selon Marie-Emmanuelle Llinares, présidente adjointe de "Play Safe", ce sont "plutôt" des hommes "de 30 à 40 ans et en terme de géographie, on va tomber sur les cinq plus grandes régions de France."

L'association a lancé un site similaire pour la vente d'autres drogues de synthèse qui altèrent elles aussi la conscience et de fait le consentement. En un an, il est déjà deux fois plus fréquenté que son grand frère.

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