Trafic de drogue : la maire PS de Canteleu, Mélanie Boulanger, mise en examen pour complicité

Benoit Leroy avec AFP
Publié le 25 avril 2022 à 23h02, mis à jour le 27 avril 2022 à 9h15

Source : JT 20h Semaine

Interpellée et placée en garde à vue en octobre 2021, l'élue normande a été mise en examen six mois plus tard.
Comme en octobre, Mélanie Boulanger se dit innocente.

Les indices sont graves et concordants aux yeux de la justice. La maire de la commune de Canteleu, près de Rouen (Seine-Maritime) a été mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants, le 22 avril dernier. Figure du PS rouennais et tête de liste PS-EELV aux régionales de 2021, la maire de Canteleu, Mélanie Boulanger continue de clamer son innocence. 

"La maire et son adjoint ont été mis en examen des chefs de complicité, transport, acquisition, détention, offre ou cession non autorisée de stupéfiants", respectivement les 22 et 21 avril, a précisé la vice-procureure de Bobigny Anne-Laure Mestrallet. Ces derniers ont été " placés sous contrôle judiciaire". Des informations venant confirmer celles du quotidien Paris-Normandie.

Le 8 octobre dernier, les deux mis en cause avaient été placés en garde à vue, lors d'un coup de filet anti-stupéfiants, puis remis en liberté le lendemain. Interrogé ce lundi 25 avril, Me Arnaud de Saint Rémy, l'avocat de l'élue a réaffirmé l'innocence de sa cliente. Celui-ci n'a pas semblé courroucé par cette mise en cause. "Si on veut avoir une plénitude de droits pour agir (...), il faut être mis en examen", a-t-il expliqué. 

La maire était-elle en contact avec les trafiquants ?

Le 8 octobre, dix-neuf personnes avaient été interpellées dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en septembre 2019 pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs et menée par un juge de Bobigny. Cinq jours plus tard, le parquet de Bobigny avait annoncé la mise en examen de onze personnes. 

Lors d'une conférence de presse, Mélanie Boulanger avait affirmé n'avoir "aucun lien" avec les trafiquants de drogue de sa commune, dont elle est maire depuis 2014. "Je sais que je suis irréprochable", avait assuré l'élue socialiste. "Ils ont essayé plusieurs fois d'entrer en contact avec moi par personne interposée. Je suis une élue de terrain. On m'appelle, je réponds. Ils ne m'ont évidemment jamais appelée eux-mêmes", avait-elle détaillé. 

Selon elle, ces trafiquants l'auraient contacté pour tenter "de l'impressionner, de l'intimider, de la dissuader de mener le combat" contre la délinquance, lors de la pose de caméras de vidéosurveillance ou quand elle réclamait des moyens de police supplémentaires.

Bien que mise en cause dans cette affaire de trafic de drogue, où plusieurs kilogrammes d'héroïne ont été retrouvés, la maire socialiste reste présumée innocente. Et ce, jusqu'à un éventuel procès et une condamnation définitive. 


Benoit Leroy avec AFP

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