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Une jeune fille se tient devant sa maison dans le camp de réfugiés palestiniens de Khan Younis à Gaza.

Conflit israélo-palestinien : rien ne justifie les actes de terrorisme ou de violence contre les civils

© UNRWA/Hussein Jaber
Une jeune fille se tient devant sa maison dans le camp de réfugiés palestiniens de Khan Younis à Gaza.

Conflit israélo-palestinien : rien ne justifie les actes de terrorisme ou de violence contre les civils

Paix et sécurité

Les violences récentes en Cisjordanie occupée et les attentats terroristes en Israël ont tué et blessé des dizaines de civils, a indiqué lundi le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient devant le Conseil de sécurité.

Malgré « une rhétorique incendiaire et des affrontements violents » entre les Palestiniens et les forces de sécurité israéliennes (FSI) sur les lieux saints, Tor Wennesland a déclaré que la situation à Jérusalem restait « relativement calme ».

Cependant, les tirs de roquettes à Gaza « mettent à mal la fragile stabilité qui prévaut depuis mai dernier », a-t-il poursuivi.

La violence, les provocations et les incitations doivent cesser immédiatement et être condamnées sans équivoque par tous. 

« Permettez-moi d'être clair : rien ne justifie les actes de terrorisme ou de violence contre les civils. La violence, les provocations et les incitations doivent cesser immédiatement et être condamnées sans équivoque par tous », a affirmé l’envoyé de l’ONU.

En outre, tous les dirigeants politiques, religieux et communautaires doivent « faire leur part pour réduire les tensions, maintenir le statu quo sur les lieux saints et veiller à ce que leur caractère sacré soit respecté », a-t-il dit.

Entre-temps, les dirigeants palestiniens ont fait des efforts louables pour apaiser les tensions, condamner les attentats et mettre un frein à la violence qui « doit se poursuivre »", a déclaré M. Wennesland aux ambassadeurs, citant l'aide des partenaires régionaux et internationaux pour rétablir le calme sur les lieux saints et garantir un accès continu aux fidèles musulmans.

Des attaques meurtrières

La violence quotidienne a connu une forte escalade dans le Territoire palestinien occupé (TPO) et en Israël, a déclaré le haut fonctionnaire de l'ONU.

« En Cisjordanie occupée et en Israël, 23 Palestiniens, dont trois femmes et quatre enfants, ont été tués par les forces de sécurité israéliennes (FSI) lors de manifestations, d'affrontements, d'opérations de recherche et d'arrestation, d'attaques et d'attaques présumées contre des Israéliens, et d'autres incidents, et 541 Palestiniens, dont 30 femmes et 80 enfants, ont été blessés », a fait valoir M. Wennesland.

Des colons israéliens ou d'autres civils ont perpétré 66 attaques contre des Palestiniens, faisant neuf blessés et/ou endommageant des biens palestiniens.

« Au total, 12 Israéliens, dont deux femmes, ainsi que trois ressortissants étrangers, ont été tués et 82 Israéliens, dont quelque six enfants et quatre femmes, ainsi qu'un ressortissant étranger, ont été blessés par des Palestiniens lors de tirs, d'attaques à l'arme blanche et à la voiture bélier, d'affrontements, de jets de pierres et de cocktails Molotov, et d'autres incidents », a précisé le coordinateur.

Au total, les Palestiniens ont perpétré 104 attaques contre des civils israéliens, faisant des blessés et/ou endommageant des biens israéliens. En deux semaines, quatre attaques terroristes ont eu lieu à l'intérieur d'Israël - les plus meurtrières depuis des années.

Le coordonnateur spécial s'est étendu sur une liste effarante de victimes des deux côtés depuis le 22 mars, affirmant que « les auteurs de tous les actes de violence doivent être tenus pour responsables et traduits rapidement en justice ».

Situation profondément troublante à Gaza

Pour ce qui est de Gaza, « la situation sécuritaire, humanitaire et économique reste profondément troublante », a déclaré le coordinateur spécial, mettant en lumière les obstacles à l'accès aux soins de santé. 

« Les Palestiniens de Gaza continuent de souffrir en raison d'années de restrictions économiques et de circulation sévères résultant du régime de bouclage israélien, ainsi que de la nature du pouvoir du Hamas et de la menace permanente de la violence », a informé M. Wennesland.

Les Palestiniens de Gaza continuent de souffrir des restrictions économiques et de circulation imposées depuis des années.

Après plusieurs mois sans tirs de roquettes, les militants de Gaza ont lancé cinq roquettes en direction d'Israël, dont une a causé des dommages matériels dans la ville israélienne de Sderot. Les autres roquettes ont été interceptées par le système « Iron Dome » et ont atterri dans la bande de Gaza ou dans des zones ouvertes en Israël.

À la suite de ces tirs, les autorités israéliennes ont fermé le point de passage israélien d'Erez aux travailleurs et commerçants palestiniens.

« Le lancement aveugle de roquettes en direction des centres de population israéliens viole le droit international et doit cesser immédiatement », a souligné M. Wennesland.

Des mouvements positifs

Le gouvernement israélien a approuvé 20.050 permis d'entrée en Israël pour les travailleurs palestiniens de Gaza, en plus des 2.500 permis existants pour les commerçants et les hommes d'affaires.

Le gouvernement a également alloué quelque 12 millions de dollars à l'amélioration des points de passage entre Gaza et Israël.

En outre, à la suite d'un accord entre les deux parties, des préparatifs sont en cours pour faciliter l'entrée à Gaza de matériaux et d'équipements à double usage nécessaires à la réparation et à l'entretien des bateaux de pêche dans le cadre de la revitalisation du secteur de la pêche, ce qui, selon M. Wennesland, « devrait ouvrir la voie à un assouplissement similaire des restrictions dans d'autres secteurs ».

Les retombées de l'Ukraine

Suite au conflit ukrainien, à la hausse des prix et aux perturbations du marché à travers le Moyen-Orient, les familles vulnérables du TPO sont menacées dans leur sécurité alimentaire.

Le coût trimestriel de distribution de l'agence des Nations unies qui soutient les réfugiés palestiniens, l'UNRWA, a augmenté de 42 % depuis la fin de l'année 2021 à Gaza - où l'ONU assure près de 60 % de l'approvisionnement alimentaire.

Sans financement supplémentaire, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'UNRWA ne seront pas en mesure de répondre aux besoins alimentaires des Palestiniens cette année, ce qui pourrait entraîner une déstabilisation à travers le TPO, en particulier dans la bande de Gaza.

Le Coordonnateur spécial des Nations Unies a lancé un appel pour un soutien urgent à l'UNRWA, qui est confronté à une situation financière critique, et a exhorté les parties, les partenaires régionaux et les organisations internationales à amener l'Autorité palestinienne (AP) sur « une base fiscale plus solide », tout en s'attaquant à des problèmes systémiques plus larges.

 

Tor Wennesland (à l'écran), coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, informe les membres du Conseil de sécurité de l'ONU.
Photo ONU/Mark Garten
Tor Wennesland (à l'écran), coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, informe les membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

Des tensions croissantes

Les violences du mois dernier ont souligné que la gestion du conflit ne peut se substituer à sa résolution.

Le fonctionnaire de l'ONU a encouragé la réduction des tensions, le maintien du calme et le traitement des facteurs de conflit, et a ajouté que les colonies devaient être arrêtées, la stabilité fiscale de l'Autorité palestinienne consolidée et les institutions palestiniennes renforcées afin de jeter les bases d'un processus politique vers une réalité à deux États.

Dernières offensives

Dans un contexte de tensions permanentes en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés, M. Wennesland a fait part de son inquiétude face aux tirs de roquettes qui ont traversé la Ligne bleue en direction d'Israël ce matin, et auxquels Israël a répondu par des tirs d'artillerie sur le Liban.

Aucune victime n'a été signalée et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) continue de s'engager avec les forces armées libanaises pour augmenter ses opérations de contre-tirage de roquettes afin de prévenir d'autres incidents de ce type et de contribuer à la stabilité le long de la Ligne bleue.