"Grâce à Dieu, je suis vivant".
C’est le curé doyen Gil Florini qui tient le portable: le père Christophe a les mains bandées, pas assez de forces, il a perdu trop de sang. Depuis sa chambre d’hôpital à Nice, le prêtre, attaqué dimanche matin par un déséquilibré à l’église Saint-Pierre d’Arène, raconte. Sa voix ne tremble pas, ne vacille pas. Faible mais déterminée.
Selon les premiers éléments de l’enquête, il a reçu vingt coups de couteau. Lui ne se rappelle de rien. Ou presque. " Le choc, la douleur, ce sont les gens qui m’ont raconté ce qu’il s’est passé...". Il ne ressasse pas, regarde devant: " Je commence à récupérer des forces. Moralement je suis bien grâce à l’équipe de psychologues. Tout le monde est très gentil ici.".
Plusieurs doigts coupés
Il est pourtant cloué au lit. Il sait que " ça prendra du temps". Il risque de perdre l’usage de son bras gauche, a eu plusieurs doigts coupés: "J’ai attrapé le couteau pour pas qu’il ne me frappe au cœur". Le père Christophe a aussi été touché au poumon, aux jambes et ailleurs, il " ne sait plus trop sous tous ces pansements, mais je suis vivant". On entend sa voix sourire. "« J’ai dit à sœur Marie-Claude (qui a tenté de désarmer son agresseur, ndlr) : « Je vous remercie, c’est vous qui m’avez sauvé «".
Des messages du monde entier
Il répète: "Je suis vivant, je vis ça comme une chance. Dans mon pays en Pologne, on vénère la divine Miséricorde et ce dimanche était celui de la divine Miséricorde, c’est une résurrection."
Dans son pays, où il est né il y a 57 ans, " on parle beaucoup de l’agression. Ma belle-sœur a débranché la télévision pour épargner cette nouvelle à maman, qui a 92 ans. Elle a bien fait."
D’autres pays, " du Brésil, d’Allemagne, des Etats-Unis; de partout dans le monde", il reçoit des messages. "Je remercie tous ces gens qui me donnent de la force. Je remercie les Niçois qui prennent des nouvelles. Grâce à eux, j’avance. Les médecins sont optimistes. Moi, je suis très, très optimiste. Il faut que je continue. Je veux retourner dans mon église aider les gens."
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