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PPDA porte plainte contre les seize femmes qui l’accusent de harcèlement et d’agressions sexuelles

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Mis en cause par 16 femmes qui l’accusent de harcèlement, d’agressions sexuelles ou de viol, Patrick Poivre d’Arvor nie tout comportement inapproprié. Il fustige «un retour du puritanisme et de la censure, habilement parés de la prétendue protection des femmes».
par LIBERATION
publié le 27 avril 2022 à 13h22
(mis à jour le 27 avril 2022 à 13h54)

D’accusé à accusateur. L’ancien animateur star du JT de TF1 Patrick Poivre-d’Arvor a porté plainte avec constitution de partie civile pour «dénonciation calomnieuse» contre 16 femmes l’accusant de harcèlement sexuel ou de violences sexuelles, a appris le magazine de France 2 Complément d’enquête qui consacre jeudi un numéro à l’ancien journaliste. C’est l’avocat de «PPDA», Philippe Naepels, qui a confirmé avoir déposé cette plainte au tribunal de Nanterre mardi.

«Depuis de nombreux mois, beaucoup d’accusations qui n’ont aucun fondement sont portées contre Patrick Poivre d’Arvor. Il est temps que ces accusations soient jugées. On ne peut pas accuser faussement et impunément», explique l’avocat à France Info.

Début novembre, Libération publiait les témoignages de huit femmes qui accusaient - à visage découvert pour sept d’entre elles - de viol, d’agression sexuelle ou de harcèlement sexuel qu’elles disent avoir subis de la part de Patrick Poivre d’Arvor, sur une période allant de 1993 à 2008.

«Depuis l’emballement généré par la déferlante #MeToo, la libération de la parole des femmes connaît malheureusement son lot d’excès et de dérives, et les moyens mis en œuvre pour servir cet objectif légitime peuvent s’avérer pervers et dévastateurs», dénonce Patrick Poivre d’Arvor dans sa plainte, que Complément d’enquête et France Info ont pu consulter. Dans le document de 43 pages, il fustige «un retour du puritanisme et de la censure, habilement parés de la prétendue protection des femmes».

Egalement citée par France Info, l’avocate Laure Heinich, qui défend des plaignantes, parle, dans un courrier adressé à Complément d’enquête, d’une «plainte en dénonciation calomnieuse dans des termes outrageants qui ne font que l’accabler». Ses clientes «attendent impatiemment d’en répondre et de le confronter devant des juges, ce que la prescription leur interdisait », défend-elle.

Mise à jour : à 13h30 avec déclaration de l’avocate des plaignantes.

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