Hôpitaux : 15% des lits fermés par manque de personnel
Les hôpitaux manquent cruellement de personnel et certains services hospitaliers sont totalement surchargés, en raison de la sixième vague de Covid-19 mais aussi de l'épidémie de grippe ou de gastro-entérite.
Il y a quelques jours, tous les hôpitaux Bretons ont activé le ‘Plan blanc’ face à une tension énorme et une grande fatigue du personnel : 410 agents sont actuellement en arrêt de travail à l’hôpital de Saint-Brieuc, soit 12 % de l’effectif. À l’hôpital d’Alençon, on compte 15 % d’absents parmi les soignants, 20 % pour les infirmières, énumère le Dr Louis Soulat, porte-parole du syndicat Samu-Urgences de France (SUdF).
410 agents sont actuellement en arrêt de travail à l’hôpital de Saint-Brieuc
Idem à l’hôpital de Roubaix qui vient de réactiver son ‘Plan blanc’ où il manque actuellement cinquante personnels infirmiers (sur 650 postes théoriques) pour fonctionner correctement.
Invité sur l’antenne de franceinfo, le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, précise de son côté : “Environ 15% des lits sont fermés actuellement, par manque de personnel. En Ile-de-France par exemple, il manque 8% d’infirmières“.
Une sorte de désaffection, de ras-le-bol…
Pour Martin Hirsch, l’hôpital est confronté à plusieurs problèmes : “Durant le Covid, tout le monde a donné le meilleur de lui-même, et on a sauvé des vies mais depuis l’été 2021, il y a une sorte de désaffection, de ras-le-bol, de difficulté. Le manque de personnel crée de gros problèmes d’organisation“, reconnait aisément Martin Hirsch qui ajoute “D’habitude, on a à peu près 4% ou 5% de nos lits qui ne sont pas ouverts, parce qu’il y a un problème ponctuel ou parce qu’on désinfecte. Depuis six mois, ça oscille entre 14% et 16%“.
Les infirmières sortant de l’école préfèrent l’intérim
Il faut ‘redonner de la valeur à ces métiers’ analyse le directeur général de l’AP-HP et aller au-delà des augmentations : “Les augmentations cela ne suffit pas. Le modèle sur lequel on a construit l’hôpital n’est plus adapté aujourd’hui : quand les infirmières, sortant d’école, préfèrent l’intérim, en choisissant les jours où elles travaillent, plutôt que de prendre un emploi stable, c’est qu’il y a un problème. C’est comme s’il y avait l’ubérisation au milieu du statut de la fonction publique du XXème siècle“.
[#APHPrecrute] 🎯 150 étudiants infirmiers, jeunes diplômés et professionnels étaient présents ce matin au #JobDating organisé par les hôpitaux @APHP. Nord – @Univ_Paris, où ils ont pu rencontrer nos équipes de l'hôpital Robert-Debré.
🙏Merci à tous les participants ! pic.twitter.com/jHaaEY2rH7— Hôpital Robert-Debré AP-HP (@HopRobertDebre) March 30, 2022