L’organisation Etat islamique (EI) a revendiqué deux attentats à la bombe contre deux minibus, qui ont fait au moins neuf morts, jeudi 28 avril, à Mazar-e Charif, entretenant un climat de terreur dans cette ville du nord de l’Afghanistan.
« Les cibles semblent être des passagers chiites », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole de la police provinciale de Balkh, Asif Waziri, ajoutant que treize personnes avaient été blessées au cours des explosions.
Ces deux déflagrations se sont produites à quelques minutes d’intervalle dans des quartiers différents de la ville, alors que les travailleurs rentraient chez eux pour rompre le jeûne du ramadan, a déclaré M. Waziri. « Les ennemis de l’Afghanistan créent des tensions et des divisions au sein de notre peuple », a-t-il ajouté.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient l’un des minibus en flammes, tandis que des talibans dégageaient des victimes de l’autre véhicule pour les transporter vers des hôpitaux. Ces explosions sont survenues une semaine après un attentat à la bombe dans une mosquée chiite de Mazar-e Charif, qui a tué au moins douze fidèles et en a blessé cinquante-huit.
Un renforcement de la sécurité nécessaire
Depuis que les talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan en août 2021, après y avoir renversé les autorités soutenues par les Etats-Unis, le nombre d’attentats à la bombe a diminué, mais les djihadistes et l’EI ont poursuivi leurs attaques contre des cibles qu’ils jugent hérétiques.
Un autre attentat à la bombe avait ainsi frappé, le 22 avril, une mosquée de la minorité soufie pendant la prière du vendredi à Kunduz, dans le nord de l’Afghanistan, faisant au moins trente-six morts, dont des enfants. Quelques jours auparavant, des explosions dans une école de garçons d’un quartier chiite de Kaboul avaient fait six morts.
Les Afghans chiites, issus pour la plupart de la communauté hazara, qui constitue entre 10 % et 20 % des 38 millions d’habitants de l’Afghanistan, sont depuis longtemps la cible de l’EI. Les responsables talibans insistent sur le fait que leurs forces ont vaincu le groupe djihadiste, mais les analystes estiment que cette organisation représente toujours un danger majeur pour la sécurité dans le pays.
Le porte-parole du gouvernement afghan, Zabihullah Mujahid, a déclaré, jeudi, à l’AFP que plusieurs arrestations avaient été réalisées en lien avec les récentes attaques. « [Ces dernières] visaient des bâtiments qui n’étaient pas assez protégés, comme des mosquées et une école, mais maintenant nous avons renforcé la sécurité dans de tels endroits », a-t-il ajouté.
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