La République Centrafricaine fait du bitcoin une monnaie légale

C'est le deuxième pays, après le Salvador, à donner cours légal au bitcoin. Dans ce pays, un des plus pauvres de la planète, une très faible minorité de la population possède un compte bancaire. Mais sa proximité avec le pouvoir russe provoque la suspicion.

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La République Centrafricaine fait du bitcoin une monnaie légale

Après le Salvador en septembre 2021, la République Centrafricaine devient le second pays à donner cours légal au bitcoin, selon un communiqué de la présidence du 26 avril. Cela signifie que le bitcoin sera désormais un moyen de paiement que les acteurs économiques seront tenus d'accepter. Le parlement du pays a adopté un projet de loi relatif à la régulation des cryptomonnaies, qui légalise et régule leur usage sur le territoire.
 

10% de la population a accès à internet

La République Centrafricaine, malgré ses richesses naturelles (or, diamant), fait partie des pays les plus pauvres de la planète. C'est le deuxième le moins développé du monde selon l'ONU, avec un taux de 71% de la population sous le seuil de pauvreté, établi à moins de 1,90 dollar de revenu par jour selon la Banque Mondiale. Le taux de pénétration d'internet dans ce pays de 4,8 millions d'habitants, qui jouxte le Tchad, la RDC, le Soudan et le Cameroun, s'élèverait à 10%. Et le taux de bancarisation à moins de 5% selon l'Iris. Contrairement au Salvador, qui avait notamment créé son portefeuille de cryptomonnaie, la République Centrafricaine n'a pas annoncé de mesures pour accompagner le développement des cryptomonnaies.

Le pays est en proie à des violences sur fond de crise politique. La guerre civile y sévit depuis 2013. Le président en place, Faustin-Archange Touadéra, a d'ailleurs sollicité l'aide des paramilitaires russes en 2020. Ces accointances avec Moscou inquiètent les instances mondiales, dans le contexte de la guerre en Ukraine et des sanctions financières qui ciblent la Russie. En tout cas, cela "incite à la suspicion", a déclaré à l'AFP Thierry Vircoulon, spécialiste de l'Afrique centrale à l’Institut français des relations internationales.

"A qui profite le crime ?"

L'ancien Premier ministre et député de l'opposition Martin Ziguélé a annoncé son intention d'attaquer la loi devant la Cour constitutionnelle. "Cette loi est une manière de sortir du Franc CFA par un moyen qui vide de sa substance la monnaie commune (...), ce n’est pas une priorité pour le pays. Cette démarche interroge: à qui profite le crime ?", rapporte TV5monde. Lui et d'autres députés estiment que cette loi favorisera "le blanchiment de l'argent sale, fera le lit de la fraude fiscale et de l'escroquerie", peut-on lire sur le site de RFI.

"Adopter simplement la possibilité d’utiliser le bitcoin est quelque chose qui doit être surveillé de manière très, très attentive, a déclaré de son côté le directeur du département Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie. Il faut s’assurer que le cadre législatif, la transparence financière et la gouvernance sont bien en place."

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