La Turquie est en passe de devenir un paradis pour l’argent russe. Les oligarques jettent l’ancre de leurs yachts géants sur les littoraux turcs, tandis que les jeunes dissidents et les professionnels de la tech fuient Moscou et arrivent dans le pays avec des valises de billets.
Depuis que Moscou a lancé son opération en Ukraine, en février, des milliers de Russes sont partis en Turquie, l’un des rares pays où ils peuvent encore se rendre par avion sans escale, et beaucoup font le choix de s’y installer. Une partie d’entre eux choisit de poser ses valises à Istanbul la cosmopolite ou dans des villes balnéaires comme Antalya, qui était déjà prisée des touristes russes avant la guerre.
Les Russes contournent par toutes sortes de méthodes les sanctions occidentales – qui ont exclu certaines banques russes du système de transactions bancaires Swift –, mais aussi les contrôles sur les mouvements de capitaux imposés par Moscou afin de limiter les montants pouvant sortir du territoire. Parmi les techniques les plus courantes, citons les entreprises russes de transfert de fonds également implantées en Turquie, les cryptomonnaies, ou tout simplement le fait de traverser les aéroports avec des milliers de dollars en liquide, selon les Russes et les Turcs contactés dans le cadre de cet article.
Trois milliards de dollars en deux jours
Le gouvernement turc a déclaré qu’il ne bloquerait pas l’afflux d’argent russe, y compris celui des oligarques, tant que ce sont des fonds gagnés légalement. La Turquie a désespérément besoin de devises étrangères depuis qu’une crise économique, en 2021, a fait perdre à sa monnaie, la livre, environ 45 % de sa valeur par rapport au dollar en moins de trois mois.
La banque centrale turque a encaissé environ 3 milliards de dollars en deux jours seulement à la mi-mars,
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