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Coupe du monde 2022: la comparaison très déplacée d’Infantino sur les travailleurs immigrés au Qatar

Interrogé sur le sort des travailleurs étrangers sur les chantiers de la Coupe du monde 2022 au Qatar, Gianni Infantino, le président de la FIFA, a comparé avec la situation de ses parents, qui ont migré d'Italie... en Suisse.

Une nouvelle sortie controversée pour Gianni Infantino. Au détour d’une conférence d’affaires en Californie, il a été interrogé sur le sort de milliers de migrants parfois exploités au Qatar pour construire les infrastructures en vue de la Coupe du monde 2022. Le président de la FIFA a saisi l’occasion pour gratifier l’assemblée d’une réponse aussi inattendue que dramatique.

"Mes parents ont migré d’Italie en Suisse. Quand vous donnez du travail à quelqu’un, même dans des conditions difficiles, vous lui donnez de la dignité et de la fierté. Ce n'est pas de la charité", a expliqué le Suisse - selon des propos relayés par l'agence AP - dont la popularité n’est déjà pas au plus haut dans le monde du football après sa très sérieuse suggestion de disputer la Coupe du monde tous les deux ans.

Plus de 6.500 morts sur les chantiers selon le Guardian

Gianni Infantino a vraisemblablement oublié que les ouvriers immigrés au Qatar n’ont pas seulement vécu des "conditions difficiles". Un certain nombre d’entre eux ont été privés de leurs libertés et 6.500 auraient trouvé la mort sur les chantiers, d’après une estimation du Guardian de février 2021. A titre de comparaison, la Suisse, citée par Infantino, accueille les familles d'immigrés et offre une éducation gratuite à leurs enfants.

"La FIFA n'est pas la police du monde ou responsable pour tout ce qu'il se passe dans le monde", a également souligné Infantino, sans remettre en question les chiffres présentés par les journalistes. Un discours différent de celui qu'il tenait il y a quelques mois, lorsqu'il assurait au Parlement européen que seules trois personnes étaient mortes sur les chantiers au Qatar.

Dans un rapport publié il y a quelques semaines, l’ONG Amnesty International a encore une fois dénoncé le travail forcé qui sévit au Qatar. Dans la foulée, Amnesty International a noué des contacts avec la FFF en espérant que la fédération prendrait position publiquement puis ferait le nécessaire pour pousser au respect des droits humains lors de sa présence au Qatar.

RW