Royaume-Uni: Elle est violée, son consulat lui dit de «profiter de ses vacances»

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Royaume-UniElle est violée, son consulat lui dit de «profiter de ses vacances»

Un rapport épingle la réaction terrible d’un consulat britannique à qui une victime d’agression sexuelle demandait assistance.

R.M.
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Le siège londonien du ministère britannique des affaires étrangères, le Foreign office.

Le siège londonien du ministère britannique des affaires étrangères, le Foreign office.

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Une Britannique qui a été violée lors d’un voyage en Turquie s’est tournée vers son consulat pour obtenir de l’aide. Elle n’a obtenu que de l’indifférence et on lui a même conseillé de continuer à profiter de ses vacances.

Ce cas terrible et accablant est tiré d’un rapport de l’organisme de surveillance des services publics sur l’action du Foreign office, les affaires étrangères britanniques.

La voyageuse, nommée «Mme B» dans le rapport, s’est donc tournée vers son consulat en 2018 après avoir été violée. Le lieu exact n’est pas précisé. Mais sa demande d’assistance a été accueillie avec indifférence et «mépris» par des fonctionnaires qui «ne la croyaient pas et ne la prenaient pas au sérieux», relate la presse britannique.

La Britannique a déclaré qu’elle n’avait reçu aucune information sur les procédures pénales locales et a donc été «forcée d’utiliser sa propre intuition pour conserver les preuves médico-légales». Selon le rapport, elle a même «été amenée à croire qu’elle avait fourni des preuves suffisantes à la police, qu’elle n’avait pas besoin d’un examen médico-légal et qu’elle avait accompli les étapes nécessaires à une enquête criminelle, alors qu’en fait aucune de ces choses n’était le cas».

«Détresse supplémentaire inutile»

Un vice-consul lui a même donné le conseil suivant: «Ce que vous devez faire maintenant, c’est continuer vos vacances et en profiter»…

La victime a dû se démener seule, a engagé un avocat local et dû retourner par trois fois en Turquie pour les besoins de l’enquête.

Selon le rapport, la non-implication du consulat a causé «une détresse supplémentaire inutile et a prolongé le traumatisme» de la victime d’agression sexuelle. L’enquête a aussi été entravée et aucun violeur n’avait été identifié ou interpellé.

Le rapport somme le Foreign office de s’assurer «qu’une telle mauvaise gestion d’un incident d’agression sexuelle grave ne se reproduise plus jamais». Il invite aussi le Ministère des affaires étrangères à indemniser la victime à hauteur de 20 000 livres (24 500 francs) pour la détresse infligée et les frais juridiques «inutiles» qu’elle a dû engager. Le Foreign office a indiqué qu’il allait suivre ces recommandations et a présenté ses excuses à «Mme B».

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