RECHERCHESanofi admet un « échec » dans le développement d’un vaccin contre le Covid

Covid-19 : Sanofi admet un « échec » dans le développement d’un vaccin

RECHERCHETout en renouvelant sa confiance envers ses chercheurs, le président du groupe a reconnu que « c’est extrêmement dommageable pour la santé publique »
Serge Weinberg, président du conseil d'administration de Sanofi, lors de l'assemblée générale du groupe pharmaceutique, à Paris le 3 mai 2022.
Serge Weinberg, président du conseil d'administration de Sanofi, lors de l'assemblée générale du groupe pharmaceutique, à Paris le 3 mai 2022. - ROMUALD MEIGNEUX/SIPA / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Sanofi fait son mea-culpa. Le géant pharmaceutique français a reconnu mardi, lors de son assemblée générale, avoir subi un « échec » dans le développement d’un vaccin contre le Covid-19, un créneau sur lequel il est nettement en retard par rapport à des concurrents comme l’américain Pfizer.

« C’est, il faut le reconnaître, un échec (…) par rapport à la rapidité qu’il fallait », a admis le président du conseil d’administration, Serge Weinberg. C’est la première fois que le groupe s’exprime de manière aussi tranchée sur le sujet.

Un vaccin en cours d’examen

A l’heure actuelle, Sanofi n’est parvenu à développer qu’un seul vaccin contre la maladie, et il est encore en cours d’examen aux Etats-Unis et dans l’Union européenne. Parallèlement à ce vaccin, dit à protéine recombinante et développé en collaboration avec le britannique GSK, le groupe a aussi tenté de développer un vaccin contre le Covid-19 à ARN messager mais il a dû y renoncer. Ces échecs, qui n’ont toutefois guère affecté la performance du groupe en Bourse car son activité est loin de se limiter à ce créneau, contrastent avec la performance de concurrents comme l’américain Pfizer qui a mis sur le marché voici plus d’un an un vaccin à base d’ARN messager.

« Tout le monde nous attendait » et cet échec a été « extrêmement douloureux », a reconnu Serge Weinberg. « C’est extrêmement dommageable pour la santé publique (et) pour nous ». Il a expliqué que la « culture » de son groupe s’était heurtée à une « contraction du temps » inhabituelle, mais a renouvelé sa confiance envers ses chercheurs et au directeur général, Paul Hudson.

Débat autour de la rémunération des dirigeants

La rémunération de ce dernier – quelque 11,5 millions d’euros pour 2021 en liquide et en actions – a d’ailleurs été critiquée par certains actionnaires, mais défendue par Serge Weinberg. « On peut toujours (penser) que c’est trop mais c’est notre responsabilité (…) d’assurer à cette entreprise le meilleur leadership possible », a affirmé le président, estimant que le salaire de Paul Hudson était loin d’être élevé par rapport à ses homologues européens du secteur pharmaceutique.

Nommé en 2019, le directeur général de Sanofi « réalise pleinement ce que nous attendions de lui », a insisté Serge Weinberg. La rémunération de Paul Hudson a, en tout cas, été largement approuvée, à plus de 90 % des votants.

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