INFO LA DEPÊCHE. Féminicide au nord de Toulouse : un homme de 36 ans abat son ex-compagne de 32 ans de plusieurs coups de fusil

  • Les faits se sont produits dans ce pavillon de Gratentour au nord de Toulouse.
    Les faits se sont produits dans ce pavillon de Gratentour au nord de Toulouse. DDM - Nathalie Saint-Affre
Publié le , mis à jour

l'essentiel Un homme est soupçonné de féminicide ce mercredi matin à Gratentour, une commune située au nord de Toulouse. Il aurait tué son ex-compagne à coups de fusil. 

 "Personne ne pouvait s'y attendre", balbutie la voisine la plus proche. Elle pleure à chaudes larmes. Malgré tous ses efforts, les mots sortent difficilement de sa bouche. Ses enfants jouent régulièrement avec ceux de Lili, victime d'un féminicide ce mercredi matin à Gratentour au nord de Toulouse. Elle se demande certainement comment elle va leur annoncer la mort de cette mère de famille de 32 ans.

En face du lieu du crime, un petit pavillon beige, un des riverains est appuyé sur sa voiture. Il semble secoué, regarde dans le vide et se remémore la journée de mardi. "Ils étaient séparés depuis un moment mais elle jardinait avec lui hier. Leurs deux enfants avaient été confiés à leurs grands-parents et ils en profitaient peut-être pour se retrouver", raconte cet homme, la voix pleine d'émotion. 

La vie de Lili a subitement basculé ce mercredi au petit matin. Vers 2h30, son ex-compagnon a appelé les secours pour signaler un homicide. Le suspect n'aurait pas supporté que la mère de ses enfants refasse sa vie. Après une violente dispute, il se serait saisi d'un fusil avant de tirer. À trois reprises.

Lorsque les gendarmes de la communauté de brigades de Fronton et les pompiers arrivent dans la maison, Lili gît au milieu de la propriété. Et l'intervention des secours n'a pas permis de la ranimer. Le procureur s'est rendu sur place, en même temps que les techniciens de la cellule en investigations criminelles, chargés de procéder aux constatations et relever les indices. Puis le parquet a ouvert une enquête pour homicide, les investigations sont menées par les gendarmes de la brigade de recherches de la compagnie Toulouse Saint-Michel.

Il aurait tiré avec un fusil 

Ils ont immédiatement placé l'ex-conjoint en garde à vue. Selon les premiers témoignages recueillis sur place, il aurait appelé les forces de l'ordre depuis son véhicule, stationné devant cette petite maison mitoyenne. Et cet homme n'en aurait pas bougé jusqu'à leur arrivée sur les lieux du crime. 

Dans ce quartier pavillonnaire, aucun voisin n'a entendu de détonation durant la nuit. "Le suspect et Lili connaissaient une période un peu particulière. Lui semblait souffrir de soucis psychologiques, il ne supportait plus la foule. Depuis quelques mois, il était même revenu vivre chez ses parents", confie un proche de Lili, abasourdi. Malgré son trouble, le suspect ne s'était jamais fait remarquer par la justice. " Je suis aussi très triste pour leurs deux petits enfants. Que vont-ils devenir ?", s'inquiète une autre maman du quartier . Ce mercredi, ce drame soulève encore de nombreuses questions. Le mis en cause apportera peut-être des réponses lors de son interrogatoire, toujours en cours.

Troisième féminicide de l'année en Haute-Garonne

Le drame de Gratentour est le troisième féminicide depuis le début de l'année en Haute-Garonne. Le premier se déroulait le 20 mars à Villefranche-de-Lauragais, dans l'est du département. Une femme de 25 ans avait été retrouvée morte, étranglée par son conjoint. Un peu moins de deux mois plus tard, une autre victime, âgée de 65 ans, perdait la vie sous les coups de son mari, à Boudrac, près de Saint-Gaudens. À noter que deux tentatives de féminicide ont aussi eu lieu d'abord à Villemur-sur-Tarn, le week-end du 8 janvier, puis à Garidech, dans le nord-est du département, le 23 mars. En Occitanie, le bilan des féminicides grimpe à 5 meurtres (un premier à Roujan, dans l'Hérault, le 14 janvier, puis un second à Saint-Jean-de-Gonville, dans l'Ain, le 4 avril.)

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Les commentaires (13)
nquin1 Il y a 1 année Le 05/05/2022 à 13:00

Le climat anxiogène que connait notre pays depuis deux ans est peut-être en partie responsable de ce genre d'excès...Mais les français semblent s'en accommoder...Pour 5 ans supplémentaires.

hierbabuena Il y a 1 année Le 10/05/2022 à 09:23

Encore la faute à M.Macron, il faut bien un coupable ! la jalousie maladive , les séparations ont toujours existé mais l'information sur ce sujet circulait mal ou pas du tout .

Eve81200 Il y a 1 année Le 04/05/2022 à 13:43

Effarant … et tellement triste pour cette maman et les enfants !! Beaucoup plus de sévérité pour ces maris assassins seraient peut être dissuasif pour les prochains qui voudraient passer à l acte!!

KRISLANG Il y a 1 année Le 04/05/2022 à 13:08

Il devient trop fréquent de voir des féminicides. Ce sont des actes , malheureusement, que l'on ne peut prévoir mais qui peuvent toucher chacun d'entre nous. Pour avoir vécu dans mon proche entourage, la perte d'une maman, même si un papa reste précieux, la présence d'une maman, surtout chez des enfants en bas âge reste indispensable. Ma pensée va avant tout à ces deux petits et aussi à leur maman. Notre société devrait davantage prendre en compte ce fléau par de l'information. Il faudrait que les gens se rendent compte que dans leur couple, s'il y a un problème, plutôt que de tuer une personne, ils n'ont qu'à d'abord s'en prendre à eux. Cela évitera que des enfants qui n'ont rien demandé, se trouvent traumatisés à vie.

Xifoxat Il y a 1 année Le 05/05/2022 à 10:09

Si ça devient trop fréquent alors arrêtez de lire la presse.
Il y en a sûrement moins qu'avant.
Je ne renie pas l'émotionnel et le sensationnel mais un peu d'esprit critique ne fait pas de mal.