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Cerveau et psy

PREMIERE. Contre la maladie de Parkinson, de la dopamine injectée directement dans le cerveau

Une innovation française est parvenue à diminuer drastiquement les symptômes dont souffraient quatre patients sévèrement atteints de la maladie de Parkinson. Une petite pompe implantée, couplée à un fin tuyau, permet de délivrer en continu la dopamine dont ils manquent directement dans le cerveau.

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PREMIERE. Contre la maladie de Parkinson, de la dopamine injectée directement dans le cerveau

La maladie de Parkinson touche 166.000 personnes en France, soit 2,5 pour 1.000, avec environ 25.000 nouveaux cas par an, d'après Santé Publique France.

FANATIC STUDIO / GARY WATERS / SC / FST / Science Photo Library via AFP

C’est une première mondiale : de la dopamine a été délivrée directement dans le cerveau de patients atteints de la maladie de Parkinson, d’après un communiqué du CHU de Lille. Les premiers résultats font état d’une quasi-disparition des mouvements involontaires et d'une diminution de 70% des médicaments oraux. Le dispositif, constitué d’une pompe implantée dans l’abdomen, et d’un petit tuyau délivrant la molécule au cerveau, a été conçu grâce à un partenariat entre le campus de Lille, Inserm et CHU, et la startup InBrain Pharma. 

Un manque de dopamine dans le cerveau 

"Mon Parkinson a été diagnostiqué il y a onze ans. J’étais arrivé au bout. Je ne pouvais plus travailler... J’étais dans l’incapacité de marcher”, raconte Eric, 57 ans, auprès de la Voix du Nord. Comme lui, quatre patients à court d’options thérapeutiques ont bénéficié d’une nouvelle technologie pour traiter leur maladie de Parkinson. Plus qu’une nouveauté, c’est une grande première mondiale. “Personne n’avait jamais administré un neurotransmetteur directement dans le cerveau !”, appuie le Pr David Devos, neurologue au CHRU de Lille, pharmacologue et co-fondateur de la startup InBrain Pharma, à l’origine de l'innovation. "C'est une équipe d'excellence française dans la maladie de Parkinson, connue pour sa créativité et sa capacité d'innovation, en particulier dans le domaine de la recherche appliquée à la thérapeutique", appuie le Pr Emmanuel Flamand-Roze, neurologue à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP, Paris), qui n'a pas participé à ces travaux. Sur le papier, l’idée était très simple : la maladie de Parkinson est causée par la disparition des neurones produisant de la dopamine. Fabriquer ce neurotransmetteur (substance qui permet la transmission d’informations entre neurones) et l’injecter à l’endroit précis où il était supposé être naturellement produit devrait donc régler le problème.

Des médicaments qui perdent en efficacité avec le temps 

Seulement voilà, “la dopamine ne passe pas la barrière gastro-intestinale, ni la barrière hémato-encéphalique, qui protège le cerveau”, explique le Pr Devos. Pour être efficace, elle ne peut donc être ni ingérée ni injectée. “La solution trouvée au début de l'ère thérapeutique à partir de 1969 a été d’administrer non pas de la dopamine, mais son précurseur, la L-Dopa, sous forme de pilules”, ajoute le neurologue. Mais pour devenir de la dopamine, la L-Dopa doit être transformée par une enzyme dont manquent beaucoup de malades. “Ajouté aux effets secondaires, ce médicament est loin d’être idéal.” Les bénéfices sont importants pour les malades, mais ne durent pas. "Au bout de quelques années, les symptômes reviennent et le médicament agit tour à tour soit trop, soit trop peu, ce n’est pas bien régulé. Prendre ce médicament régulièrement, c’est comme arroser une plante délicate avec seau d’eau de temps à autre, alors qu’elle aurait besoin d’un goutte-à-goutte en continu”, illustre le Pr Devos. 

La bonne dopamine au bon endroit du cerveau 

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