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Prouesse idéologique : Glucksmann se contorsionne pour soutenir l’union avec Mélenchon
Raphael Glucksmann, lors d'une manifestation contre la guerre en Ukraine devant l'ambassade russe à Paris.
Anna Margueritat / Hans Lucas via AFP

Prouesse idéologique : Glucksmann se contorsionne pour soutenir l’union avec Mélenchon

Législatives

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Raphaël Glucksmann a annoncé ce mercredi 4 mai soutenir la proposition d’union de la gauche portée par Jean-Luc Mélenchon en vue des législatives. L’eurodéputé Place publique assume avoir des « divergences immenses » avec les Insoumis « sur des sujets plus que fondamentaux ».

Pointant la nécessité « d’élire le maximum de députés », l’eurodéputé Place publique, Raphaël Glucksmann a annoncé ce mercredi 4 mai soutenir le rassemblement de la gauche porté par la France Insoumise en vue des élections législatives de juin prochain. Depuis plus d’une semaine, des tractations entre le parti de Jean-Luc Mélenchon et les différentes forces politiques de gauche s’opèrent pour les réunir sous la bannière Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale.

Si Europe Ecologie-Les Verts et le Parti communiste ont officiellement rejoint l’alliance, le Parti socialiste doit encore faire valider l’accord de principe trouvé en Conseil national dans la soirée. Raphaël Glucksmann n’a ainsi pas attendu que l’union soit totalement scellée pour lui apporter son soutien. « Nous avons besoin de ce rassemblement, nous avons besoin de l’union de la gauche et des écologistes », a-t-il martelé, espérant que des personnalités telles que Stéphane Ravacley, le boulanger qui avait fait une grève de la faim contre l'expulsion de son apprenti, entreront à l'Assemblée nationale en juin.

Toutefois, le fondateur du mouvement Place publique, lancé en 2018, a reconnu et assumé avoir des désaccords importants avec le leader de la France insoumise. « Mes divergences avec la France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon sont connues et elles sont immenses, sur des sujets plus que fondamentaux » a reconnu Raphaël Glucksmann dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

Ouïghours, régime syrien…

Il est vrai que les oppositions sont nombreuses. Fervent défenseur de la cause des populations ouïghours opprimées en Chine, Raphaël Glucksmann n’a pas manqué de pointer l’abstention des députés Insoumis dont Jean-Luc Mélenchon lors d’une résolution reconnaissant le « génocide des Ouïghours » par la Chine à l’Assemblée nationale au début de l’année. Une position qui avait soulevé les critiques de la classe politique mais que le chef de file de la LFI avait tenté d'expliquer, soulignant « l’hypocrisie » du texte présenté.

Autre point d’accroche : Raphaël Glucksmann avait accusé en 2018 Jean-Luc Mélenchon de « reprendre la propagande du régime syrien ». « Ce message est abject. Daech n'est pas à la Ghouta. En assimilant les anti-Assad qui y sont exterminés à "des Daech", Jean-Luc Mélenchon reprend la propagande du régime syrien qui y commet sous nos yeux un massacre. On peut soutenir les Kurdes sans épouser la phraséologie de Poutine » avait-il écrit sur les réseaux sociaux, citant une publication postée sur Facebook par le leader Insoumis.

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Mais le député européen l’indique : pas question de donner un blanc-seing à Jean-Luc Mélenchon, et encore moins de l’appeler à devenir Premier ministre, en cas de cohabitation. « Je ne vais donc pas me mettre à chanter "Mélenchon Premier Ministre” tous les matins, mais je ferai tout pour que le maximum de voix solidaires, humanistes et écologistes puissent se faire entendre dès cet été à l’Assemblée ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne