Violences sexuelles dans l'Eglise : les Dominicains de Toulouse lancent un appel à témoignages

L’Ordre des prêcheurs de la province de Toulouse lance un appel à témoignages jeudi 5 mai après la suspicion de plusieurs cas d'abus sexuels sur mineurs dans leurs rangs. Car si un religieux de l'ordre a déjà été condamné pour des faits similaires dans la région, les soupçons pèsent encore sur d'autres ecclésiastiques de la province de Toulouse. Les faits couvrent la période de 1950 à 2020.

Selon le frère Pavel Syssoev, prieur du couvent de Marseille, "sur 450 prêtres qui ont fait partie de la province de Toulouse depuis 1950 jusqu'à 2020, nous devons avoir sept ou huit frères contre lesquels des accusations ont été portées. Parfois, ça n'a pas donné lieu à une enquête parce que le frère était décédé, parfois cela a abouti à une prescription de la part de la justice. Pour le cas du frère Dominique Cerbelaud [visé par trois plaintes pour agression sexuelle à Toulouse, NDLR], on aimerait s'assurer de connaître toutes les victimes. Nous en suivons plusieurs d'entre elles, mais il se peut qu'il y en ait d'autres."

Plusieurs couvents concernés en Occitanie

Un an après la publication du rapport Sauvé et afin que ces faits d'abus sexuels ne soient pas passés sous silence, les Dominicains ont lancé cet appel pour que "tous faits condamnables commis pas un frère dominicain de la province de Toulouse" soient rapportés, soit auprès de l’ordre, soit auprès de la Commission reconnaissance et réparation.

Le communiqué est notamment signé par le frère prieur provincial Olivier de Saint-Martin (couvent de Toulouse) et Antoine Garapon, président de la Commission reconnaissance et réparation (CRR) qui siège à Paris.

Cet appel aux victimes s'adresse ainsi à tous ceux qui ont fréquenté les couvents des frères prêcheurs partout en France. Et en particulier dans la Province de Toulouse à Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille, la Sainte Baume et Nice. Ainsi que les lieux d'apostolats courants, à Notre-Dame-de-Boscodon (Hautes-Alpes), Fanjeaux (Aude) et Sylvanès (Aveyron).

Les 30 et 31 mai, les personnes voulant être entendues pourront notamment faire le déplacement à Toulouse, mais les signalements peuvent aussi se faire par correspondance. "Mais j’invite aussi toutes les victimes à se faire connaître auprès de la justice, même s’ils sont prescrits", rappelle Olivier Savignac, fondateur de l’association Parler et revivre, qui accompagne les victimes de pédophilie dans l’Église.