Cyber Front Z : les usines à trolls russes tournent à plein régime

. ©Getty - Boris Zhitkov
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640 euros par mois pour poster 200 commentaires par jour sur les réseaux sociaux occidentaux : voici l'offre d'emploi proposée par l'usine de trolls Cyber Front Z. Selon un récent rapport britannique, le groupe aurait des liens très proches avec l'Internet Research Agency et le Kremlin.

Le doute planait depuis le début de la guerre. Certains officiels ukrainiens affirmaient même qu’avec la guerre réelle lancée, les offensives menées par des proches du Kremlin sur les réseaux sociaux baisseraient d’intensité.

Mais au fil des semaines, de nombreux médias ont noté la répétition de fausses informations et de contenus de propagande russe sur les réseaux. Il y a quelques jours le gouvernement britannique a publié un rapport attestant de l’existence d'usines à trolls œuvrant pour la désinformation sur la guerre en Ukraine. Autrement dit des hackeurs qui ensemble créent artificiellement des controverses sur les réseaux sociaux au dépend de l’équilibre habituel de la communauté en ligne.

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Selon ce rapport, pour rester discrets et échapper à la vigilance des plateformes, les hackers russes ont d’abord amplifié la diffusion de messages authentiques dont le contenu était conforme aux positions officielles russes. Ils ont aussi tenté d’attirer l’attention vers des zones moins contrôlées comme les espaces de commentaires des journaux pour y publier de fausses informations. Le rapport britannique indique qu’une manipulation des résultats de sondages sur le soutien aux sanctions contre la Russie a été observée dans ces espaces.

Loin de Twitter et Facebook trop surveillés sans doute selon eux, les diffusions de contenus mensongers se sont concentrées sur Instagram, TikTok et YouTube.

Une chaîne Telegram serait au centre de cette opération. Elle s’appelle "Cyber Front Z" . Elle a été créée le 11 mars et serait basés à Saint Pétersbourg. Selon le média indépendant russe Fontanka, cette chaine Telegram propose des emplois “45 000 roubles par mois (soit 640 euros) pour poster 200 commentaires par jour sur les réseaux sociaux. Des messages d’encouragement à soutenir financièrement CyberFront Z ont été diffusés sur les réseaux russes.

Parmi les dirigeants visés par Cyber front Z, on trouve le Premier ministre britannique Boris Johnson, mais aussi le chancelier allemand Olaf Scholz et le chef de la diplomatie européenne Josep Borell. Plus étonnant, des artistes tels que Daft Punk, David Guetta ou le groupe de métal allemand Rammstein ont aussi été ciblés lors de cette campagne de désinformation.

Les chercheurs affirment par ailleurs que le groupe s’est inspiré des tactiques de dissémination et de propagation d’information utilisées par les activistes du complot QAnon et du groupe terroriste État islamique.

L'opération a des liens présumés avec Yevgeniy Prigozhin, oligarque russe et déjà connu pour fondateur d'une ferme à trolls ayant joué un rôle dans l'ingérence russe durant l'élection présidentielle américaine de 2016.

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