TALENTUn réfugié peignant avec une brosse à dents finaliste d’un prix d’art

Il peint avec une brosse à dents et du café, un réfugié finaliste d’un prestigieux prix d’art en Australie

TALENTMostafa Azimitabar a intitulé son autoportrait "KNS088", son numéro de matricule pendant ses huit ans de détention dans un camp de réfugiés en Australie
Des migrants sur une embarcation. (Illustration)
Des migrants sur une embarcation. (Illustration) - Emilio Morenatti/AP/SIPA
20 Minutes avec agences

20 Minutes avec agences

Un réfugié kurde a été nominé ce jeudi pour le plus prestigieux prix d’art d'Australie, pour un autoportrait peint à l’aide d’une brosse à dents pendant ses huit ans de détention. Mostafa Azimitabar, qui a fui l’Iran, a déclaré à l’AFP vivre « un des meilleurs moments de (sa) vie », après avoir appris qu’il était finaliste du prix Archibald du portrait, décerné depuis 1921 aux plus talentueux peintres en Australie.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Une brosse à dents et du café

Il a commencé à peindre à la brosse à dents en 2014, alors qu’il venait d’être interné dans un des camps de détention « offshore » pour immigrants illégaux gérés par l’Australie sur l’île de Manus, en Papouasie Nouvelle-Guinée. Après s’être vu refuser de la peinture par ses gardiens, qui craignaient qu’il ne l’avale pour s’automutiler, Mostafa Azimitibar est retourné dans le dortoir qu’il partageait avec des dizaines d’autres réfugiés. Là, son regard s’est arrêté sur une tasse de café et une brosse à dents.

« Je ne sais pas ce qui s’est passé… C’était un moment spécial. J’ai saisi la brosse à dents, je l’ai trempée dans du café et je l’ai passée » sur du papier, a-t-il raconté, décrivant cet instant comme une « victoire ». Il a intitulé son autoportrait « KNS088 », son numéro de matricule pendant ses huit ans de détention, et a voulu que son œuvre capture « la souffrance, la tristesse et la force » de la vie de réfugié. « L'art et la peinture m’ont aidé à être fort, à continuer. Parce que, quand je peins, je ne ressens plus aucun traumatisme », a-t-il dit.

a

100.000 dollars pour le lauréat

Mostafa Azimitabar a finalement été libéré le 21 janvier 2021, sans préavis ni explication. Depuis, il tente de refaire sa vie en Australie, en travaillant pour une organisation caritative. Il continue la peinture, mais se dit désormais moins inspiré par les outils traditionnels. « Cette brosse à dents est une très bonne amie à moi », a-t-il expliqué.

Le vainqueur du prix Archibald, doté de 100.000 dollars australiens (68.000 euros), sera annoncé le 13 mai.

Sujets liés