Jura bernois: Il frappe sa femme avec une clé de roue

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Jura bernoisIl frappe sa femme avec une clé de roue

Un époux jaloux s’est acharné sur sa femme au point d’être condamné pour tentative de meurtre.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Le Tribunal régional Jura bernois-Seeland a rendu son jugement vendredi.

Le Tribunal régional Jura bernois-Seeland a rendu son jugement vendredi.

lematin.ch/Vincent Donzé

C’est un déferlement de brutalité qui s’est abattu sur une épouse, le 5 octobre 2020 dans un appartement de Frinvillier (BE): «J’ai pensé que je n’allais plus revoir mes enfants», a-t-elle déclaré cette semaine au Tribunal régional Jura bernois-Seeland, à Moutier. Pour une tromperie supposée, son mari musulman rigoriste a failli la tuer. Il a été condamné vendredi à 64 mois de prison pour tentative de meurtre et menaces.

La séparation remonte à deux ans: après 17 ans d’un mariage qui battait de l’aile, Madame avait évoqué un divorce et contacté un avocat. Un lundi, alors que le couple faisait chambre à part depuis longtemps, l’épouse était attablée en compagnie d’un homme que son mari a pris pour son amant. Après avoir défoncé la porte d’entrée, l’époux a surgi en furie au quatrième étage, muni d’une clé tubulaire doublement coudée qui équipait sa voiture et qui sert à changer les roues.

Deux ou trois

Avec cet outil de 1,2 kilo prévu pour visser et dévisser des boulons, le mari jaloux a frappé son épouse dans le dos à deux ou trois reprises, jusqu’à marquer l’empreinte de l’outil dans sa chair. Comme l’ont relaté «Le Journal du Jura» et «Le Quotidien Jurassien», l’altercation s’est poursuivie dans l’escalier, avec le supposé amant. Puis le mari s’en est pris à nouveau à son épouse: «Il a enroulé mes cheveux autour de son poing et m’a emmenée dans la salle de bains», a raconté l’épouse, selon le «QJ».

Après avoir fermé la porte à clé, l’agresseur a frappé la tête de son épouse contre la baignoire ou le lavabo. Lorsqu’elle était à terre, entre ses jambes, il lui a tourné la tête de gauche à droite d’un mouvement sec, comme pour rompre sa nuque, en tentant ensuite de l’étrangler en proférant des menaces.

Le 117

La victime ayant appelé le 117, un enregistrement audio témoigne de ses cris terrifiés. «Jamais je n’aurais pensé qu’elle puisse me tromper», a justifié le mari, en affirmant avoir entendu, à travers la porte «des amoureux se bécoter ou faire l’amour». Une version qui n’a pas convaincu la présidente du tribunal. «Vous préfériez voir votre femme morte plutôt qu’avec un autre», a commenté Maryvonne Pic Jeandupeux, citée par «Le Journal du Jura».

L’épouse a souffert d’une commotion cérébrale. «Je l’ai frappée au visage. puis j’ai repris conscience que c’était ma femme et j’ai cessé», a expliqué le prévenu, un Maghrébin d’origine attaché à un respect strict de l’islam et de la loi coranique.

Ce qu’il disait

«Quand ma grande fille, dont il n’est pas le père biologique, est devenue adolescente, il l’a mise à la porte. J’ai accepté, parce qu’en tant que femme musulmane je devais faire ce qu’il disait», a rapporté l’épouse, qui a demandé la séparation après des années d’agressivité.

Madame a nié une relation extraconjugale en ces termes, rapportés par «Le JdJ»: «En demandant la séparation, c’est comme une honte, un échec pour lui devant ses pairs. Alors que si je l’ai trompé, il a gain de cause», a déclaré l’épouse, qui recevra en principe 25 000 francs d’indemnité pour tort moral.

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