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La télésurveillance, un tremplin pour les start-up de l'e-santé

Implicity, une plateforme de télésurveillance cardiaque, vient de lever 21 millions d'euros et veut s'étendre en Europe et aux Etats-Unis. Cette start-up fait partie des nouveaux acteurs du secteur qui comptent sur le remboursement de la télésurveillance par l'Assurance maladie pour se développer.

Implicity a été fondé par Arnaud Rosier, un cardiologue de formation.
Implicity a été fondé par Arnaud Rosier, un cardiologue de formation. (Implicity)

Par Adrien Lelièvre

Publié le 3 mai 2022 à 10:55Mis à jour le 3 mai 2022 à 11:04

La digitalisation du secteur de la santé n'en est qu'à ses débuts. Après la téléconsultation et la téléexpertise, la télésurveillance ouvre l'appétit des medtech tricolores qui veulent améliorer le suivi des patients avec des solutions connectées.

C'est par exemple le cas d'Implicity, une plateforme de télésurveillance cardiaque qui vient d'amasser 21 millions lors d'un tour de table mené par Crédit Mutuel Innovation, le fonds patient autonome de Bpifrance, BNP Paribas Développement et ses investisseurs historiques (Serena, Xange, Karista).

Cette start-up utilise des algorithmes pour suivre à distance les patients qui souffrent de problèmes cardiovasculaires et sont équipés d'un pacemaker ou d'un défibrillateur connecté. « Notre appareil enregistre 200 données quotidiennement », précise Arnaud Rosier, cardiologue de formation et patron d'Implicity.

Faire de la médecine préventive

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Grâce à ses technologies, la société est capable de détecter une anomalie cardiaque chez un patient et d'accélérer sa prise en charge par les soignants. « Cela permet de faire baisser la mortalité », insiste l'entrepreneur. Implicity suit 60.000 patients en lien avec 100 établissements médicaux. La société veut profiter de ses nouvelles ressources pour accélérer son internationalisation, notamment en Allemagne et aux Etats-Unis.

L'Hexagone est un territoire fertile pour la télésurveillance. L'Etat a lancé, dès 2014, le programme Etapes destiné à expérimenter des solutions pour cinq maladies chroniques (insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, insuffisance respiratoire, diabète, prothèses cardiaques). De quoi créer un appel d'air pour des jeunes pousses comme Satelia (insuffisance cardiaque), myDiabee (diabète) ou NewCard (insuffisances cardiaque et rénale). Le travail du ministère de la Santé est jugé constructif par les acteurs de ce nouvel écosystème.

Le remboursement ouvre une nouvelle ère

Une nouvelle étape sera franchie le 1er juillet avec l'entrée dans le droit commun de la télésurveillance, qui garantira des remboursements par l'Assurance maladie. De quoi aider les start-up à s'inscrire dans le long terme. « Cela va sécuriser l'ensemble des acteurs de la chaîne et inciter les professionnels à faire du télésuivi en quantité et de meilleure qualité », anticipe Arnaud Rosier.

Si elle fait partie des pionnières, Implicity n'est pas encore concernée par un remboursement par l'Assurance maladie avec sa plateforme, mais elle espère l'être dans le futur. La jeune pousse Résilience est dans la même situation. « Nous avons commencé notre activité en comptant sur le fait que la télésurveillance pour l'oncologie serait remboursée », souligne Jonathan Benhamou.

Choc des cultures

Le développement de la télésurveillance implique des partenariats entre les soignants et les startuppeurs. Ce qui provoque parfois des chocs de culture… Les professionnels de la santé qui ne sont pas formés au digital, peuvent craindre l'utilisation qui est faite de la donnée par les sociétés privées ou redouter que les solutions d'e-santé alourdissent leur agenda déjà bien rempli. « La télésurveillance permet justement de se concentrer sur les patients qui en ont le plus de besoins et de leur proposer des parcours de soins personnalisés », plaide Jonathan Benhamou.

Le cadre réglementaire qui se met en place est, en tout cas, porteur d'espoirs pour les personnes qui souffrent d'une maladie chronique et vivent par exemple dans des territoires reculés. Il est aussi de nature à rassurer les fonds d'investissement. Résilience a, par exemple, bouclé deux levées de fonds (5 et 40 millions ) en un an alors qu'elle ne génère pas de revenus pour l'instant. Les groupes étrangers observent aussi de près le marché tricolore. Cette année, l'américain Glooko a ainsi racheté Diabnext, un spécialiste de la télésurveillance diabétique.

Adrien Lelièvre

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